Enormes problèmes d'eau : il a fallu en acheter récemment 20000 litres pour l'ashram, livrés par camion puis transférés, grâce à une pompe électrique, dans les 2 cuves de l'ashram (il fallait voir le bidouillage électrique et les fuites aux joints …). Il a fallu plusieurs jours pour cela.

Au village proche, les femmes passent des heures, parfois presque des nuits entières à faire la queue pour quelques seaux d'eau …

Problèmes d'électricité aussi, vous l'aviez compris : les dégâts causés par le tsunami ne sont pas encore réparés …

Pour l'internet, c'est loin d'être le top (dans les grandes villes c'est sûrement mieux). Les médias occidentaux n'en finissent pas de louer les progrès technologiques de l'Inde. Cela ne concerne cependant pas, et loin de là, la majorité du pays … notamment les campagnes qui, hormis la TV (et oui, elle sévit vraiment partout, avec, pour ce que j'ai pu entr'apercevoir, le mêmes émissions débiles que chez nous) et le téléphone portable, vivent avec le minimum … se déplacent surtout à pied, parfois à bicyclette ou en autorickshaw (peu cher).

Toujours à propos de mon « karma yoga », j'ai participé, fort modestement à la coupe de l'heerbe pour la vache. Une serpe à la main, il faut patauger dans l'eau (genre rizière) :le swami nous informe qu'il peut y avoir des serpents (il connaît tellement bien les plantes qu'il nous trouvera instantanément un antidote en cas de morsure, ça, c'est moi qui le dis …), voire quelques sangsues !

Mon relatif enthousiasme s'évanouit soudain et je propose ,sournoisement, de plutôt emporter l'herbe coupée dans le coffre de la voiture …

Tout cela se passe devant les villageois, installés à l'ombre d'un cocotier, le regard mi-narquois, mi-appréciateur … pour tout dire … mi … tijé !!!... La photo jointe a été prise le lendemain dans un lieu sec, c'est pourquoi je « frime » avec ma serpe (qui peut me rappeler le nom du druide d'Astérix ? J'ai bien pensé à lui avec ma serpe …).

Demain matin, départ en train pour Kaniakumari (le swami n'est pas disponible, trop de boulot à l'ashram pour se permettre une escapade !). Le trajet est censé durer 8h, j'ai pu réserver une place avec air conditionné. Je vous raconterai ça la prochaine fois.

Ah, oui, j'ai aussi un film à vous raconter, dans un genre très différent du précédent, mais qui vaut tout de même son pesant de cacahuètes !!!... (Vous reconnaissez le fameux « cliff hanger » ???).

Bises à tous et même à ceux qui ne me donnent jamais de nouvelles (ils se reconnaîtront …).    

Trois des garçons de l'ashram sont partis depuis 2 semaines à la Kumbamela (grand rassemblement des Hindous au bord du Gange pour les rites de purification). Des millions (11 cette année je crois) de gens se déplacent de toute l'Inde. C'est de la folie, un peu comme le pélerinage à La Mecque pour les Musulmans.

Il y a quelques jours effondrement d'un pont surchargé : 35 morts !!!... Enormes bousculades et encombrements partout, notamment dans les gares …

En raison de ces absences les tâches du swami et des occupants de l'ashram sont multipliées :préparation des médicaments, traite et nourriture de la vache, accueil et soins des patients (certains sont même mis à contribution …). Je participe à ma mesure, tout en me gardant du temps libre et du temps de repos (ce n'est tout de même pas le bagne !) : l'autre jour, le swami me disait que j'étais « his best guest » …

Pour la lessive, chacun se débrouille. En ce qui me concerne, c'est accroupie devant un seau que je vide ensuite dans la palmeraie afin d'éviter de polluer l'eau directement. Comme je la regrette ma modeste petite Brandt dans ces moments-là ! Il n'y a aucune fosse pour les eaux usées, c'est directement vidé dans les backwaters ; quant au ramassage des poubelles, c'est de la science-fiction, là-aussi, on enterre, ou on brûle; où que l'on aille on est agressé par les fumées nauséabondes de plastique brûlé … ça gâche bien des promenades … pour moi, au moins !

Les femmes autour de l'ashram ont toutes une grosse pierre dans leur jardin pour frotter et battre le linge (comme dans nos lavoirs d'antan !).

Il y a une machine à laver (pour la famille seulement) : une antiquité qui trône dans la salle commune, bien protégée par des couvertures quant elle n'est pas en action … Elle n'est pas reliée au réseau d'eau : on la remplit avec un seau, elle reste ouverte sur le dessus (couvercle cassé), je ne sais pas comment l'eau s'évacue, je n'ai jamais assisté au processus, et l'essorage se fait à la main …

Au repos, elle sert de lit pour les chats, voire de perchoir pour les poules ...