Blog
Couleurs, mariages, flonflons et ablutions au bout du monde ...
21/02/2013 20:02
Ma 2ème journée à Kanyakumari se termine … C'est ma dernière nuit dans ma chambre jaune canari car je pars demain en fin d'après-midi, en train, pour Madurai. Si tout se passe bien, c'est 4h30 de trajet. J'ai un peu paniqué aujourd'hui car j'ai eu du mal à réserver une chambre d'hôtel, mais j'ai fini par trouver à l'Hôtel Suprême, espérons qu'il mérite son nom !!!...
Kanyakumari est une petite ville aux maisons très colorées dans des ruelles étroites en pente vers la mer. En dehors du tourisme, l'activité principale est la pêche : des barques, très colorées elles aussi vont et viennent sans cesse entre le large et le rivage. D'après ce que j'ai vu en flânant le long de la baie où les pêcheurs arriment les barques, les décorations sont majoritairement chrétiennes : croix et images du Christ sont partout : sur les barques, à l'entrée des maisons, au fronton parfois et une immense église blanche (presque une cathédrale) : « The Lady Ransom Church »jouxte ce quartier.
J'y suis allée ce matin et, par chance, 2 mariages y étaient célébrés. Festival de couleurs, parfum entêtant des parures de jasmin dans les cheveux des femmes et des fillettes, chants et percussions. Pour l'un des mariages, groupe de percussions classiques (comme ceux que j'ai vus dans le Kerala) et pour l'autre : genre de fanfare de cirque avec majorité de cuivres et musiciens en vestes rouge vif.
Les mariés se passent mutuellement au cou d'énormes colliers de jasmin, s'offrent mutuellement une bouchée de banane et une gorgée d'eau …
Puis les cortèges traversent la ville en musique … J'ai marché avec l'un des deux pendant un bon moment, puis, fatiguée du bruit, j'ai bifurqué par une ruelle tranquille au silence bienfaisant …
La majorité des touristes sont des indiens : cette extrémité du pays est un lieu sacré, un mémorial en l'honneur de Gandhi (le Père de la Nation) y a été élevé, beau symbole ! Toute la journée, il y a foule mais surtout au lever et au coucher du soleil … J'y ai assisté hier soir, ce matin et ce soir, c'est étonnant toute cette ferveur face à la mer !!!... Contemplation, prières mais aussi beaucoup de rires dans l'eau, milliers de photos souvenirs, marchands de tchai et de café à vélo, étals de fruits frais (ananas, mangues pimentées), cacahuètes toutes chaudes dans des cornets en papier journal, beignets, vendeurs de coquillages bien propres et vernis (les coquillages !), de colliers de perles de mer ??? (je pencherais pour du plastique mais je ne suis pas connaisseuse !), de statuettes fluo de Shiva, Krishna etc, de « magnifiques » fleurs artificielles, enfin tout ce qui peut être « Made in China »... Je n'ai pas vu le temps passer, je suis restée des heures à regarder autour de moi, répondant de temps à autres à quelques questions (d'où êtes-vous ? Comment vous appelez-vous ? Voyagez-vous seule ? Aimez-vous l'Inde ? ), acceptant d'être photographiée avec les uns ou les autres, frémissant lorsque certains garçons, pour aller le plus loin possible au bout de la terre, sautaient, tout habillés, de rocher en rocher alors que les vagues ce soir étaient d'une violence extrême. Tous sont revenus !!!... Mais l'un d'eux a tout de même été renversé, j'ai cru qu'il ne se relevait pas ...
Hier, j'ai pris le ferry (5mn de traversée) pour aller sur l'îlot ou a été élevé un mémorial en hommage au philosophe Swami Vivekananda (1863-1902), le « moine errant ». C'est sur cet îlot qu'il méditait et qu'il décida de transmettre son message au-delà des côtes indiennes (cf « Lonely Planet). On peut voir, au loin, un immense champ d'éoliennes dans la mer. Il y a toujours beaucoup de vent en ce lieu, ce qui atténue la sensation de chaleur. Sur l'îlot d'à côté : une énorme statue du poète tamoul Thiruvalluvar. Je joins une photo.
Heureusement que j'ai pris le ferry hier car aujourd'hui j'en aurais été incapable tellement la mer était agitée … Rien que de le voir monter et descendre au milieu des vagues démesurées j'en avais la nausée !!!...
Demain matin, de bonne heure, de bonne humeur (je n'ai pas le choix car je ne peux échapper aux chants de l'église dès 5h-5h30), je vais essayer d'aller au Temple hindou de Kumari Amman (très beau d'après le Lonely Planet, mais photos interdites …), je n'ai pas eu le courage de faire la queue cet après-midi.
Ce sera tout pour aujourd'hui, le sommeil me guette, il est tout de même 21h30 …
Je vous embrasse.
Affiche du film "brièvement" résumé ci-dessous ...
19/02/2013 17:50Hors Série Cinéma
19/02/2013 17:47
Et oui, il y a quelques jours je vous avais promis de vous raconter le film « My boss », vu au cinéma d'Ernakulam en compagnie du Swami, de Catherine et Sachi. Nous devions en voir un autre (paraît-il fort bien noté par les critiques), mais le swami s'est trompé d'heure, nous nous sommes donc rabattus sur cette comédie, indienne pur jus …
Je vais essayer de faire court et synthétique … Les résumés, ce n'est pas mon fort, mais je vais m'appliquer …
Langues : anglais et mallayalam, sans sous-titrage, mais la simplicité de l'intrigue et l'expressivité des mimiques permettent une compréhension aisée ...
Le lieu : Bombay, une grande entreprise avec beaucoup d'employés de bureau.
Les personnages principaux, je n'ai pas pu capter les prénoms : la Chef de Service, une belle indienne célibataire (important pour la suite), 30 ans née en Australie où elle a fait ses études, habillée à l'occidentale : tailleur strict et moulant, talons aiguilles, autoritaire, exigeante, voire caractérielle ...
Le nouveau venu, assistant de la chef joufflu, timide, maladroit et … célibataire (important pour la suite), toujours rembarré et menacé d'être renvoyé parce qu'il n'est pas assez rapide (là, je n'ai pas saisi toutes les nuances de reproches qui pouvaient lui être faits …). Ses collègues se moquent de lui, sauf un qui essaie de l'aider, il déprime, fait des cauchemars, passe la moitié de ses nuits au bureau, mais cette satanée bonne femme, élevée à l'occidentale, ne parlant qu'anglais, est sans pitié et, après une terrrrrible dispute, le renvoie …
Désespoir, musique larmoyante : « mais qu'est-ce que je vais dire à mes parents, là-bas au fin fond du Kerala, moi, leur fils aîné, leur fierté, après tout ce qu'ils ont fait pour moi, je ne peux pas les décevoir ainsi ... » (ça, c'est ma traduction personnelle …).
Je crois que c'est mal parti pour quelque chose de synthétique, je vous avais prévenus, vous avez le droit de laisser tomber, je continue pour les plus indulgents ou les plus « fleur bleue » ...
Après la terrrrrible dispute donc, la Chef est appelée au bureau du Big Boss (non, rien à voir avec le renvoi de l'assistant, il n'est pas encore au courant) : elle est félicitée pour son excellent travail, s'attend à une promotion, mais là, elle est vraiment à côté de la plaque … Très mauvaise nouvelle : elle ne peut pas obtenir de visa permanent pour l'Inde, elle doit donc quitter l'entreprise. Vous imaginez le coup de massue ! Je ne me suis pas gênée pour penser que c'était bien fait pour elle, trop méchante avec ce gentil garçon ! Mais vous pensez bien qu'une femme comme ça a plus d'un tour dans son sac ...
Et là, je vous le donne en mille, prenant son air le plus mièvre, elle annonce au grand patron que l'obtention de son visa devrait être facilitée par son mariage imminent avec son assistant !!!... Oh, la vilaine menteuse ! Elle l'appelle donc alors qu'il est entrain de faire son rangement avant départ, lui explique la situation en 2 mots dans le couloir (en lui promettant une promotion s'il accepte). Tout se passe très bien, mais, mais, mais, le petit assistant, pas aussi niais qu'elle pourrait le croire, va prendre les choses en main … à sa manière à lui, homme indien !
Tout d'abord : il faut aller dans le Kerala (très beaux paysages que j'ai reconnus au milieu des backwaters) faire la présentation aux parents : famille riche, très traditionnelle, énorme maison avec domestiques, 4X4 BMW. Père autoritaire mais juste, mère soumise, douce et réservée, grand-mère gardienne des traditions … Pas un cliché ne manque. Le voyage jusqu'au Kerala est un « must » : la pauvre fille est confronté à tous les désagréments de la campagne, son assistant ne lui épargne rien (il en rajoute même ; on le comprend, elle lui en a bien fait baver …). L'intégration à la famille est plus que laborieux : la mère défaille le jour où elle s'aperçoit que sa « future belle-fille » ne sait pas mettre un sari, ne sait pas cuisiner, même pas préparer un bon tchai !!!... La grand-mère en est toute retournée aussi … Et le jour où elle se baigne en maillot de bain dans l'un des bassins de la propriété, là, c'est conseil de famille …
De fil en aiguille et d'aventure en aventure, les choses s'arrangent, des liens affectueux (voire plus entre les 2 héros ???) se créent, c'est le summum le jour où l'héroïne, impeccablement vêtue d'un sari, les yeux modestement baissés, apporte une tasse de thé (réussi à merveille) à son futur beau-père … Youpi, les préparatifs du mariage peuvent commencer … Bijoux et saris somptueux sont sortis de leurs coffres, regards attendris, musique attendrissante (les femmes se souviennent du « plus beau jour de leur vie »-sans commentaire- les guillemets suffisent !!!...).
Mais là, ce n'est plus possible, elle craque, elle s'est trouvé une famille tellement adorable, admirable, parfaite, elle qui n'a pas été aimée, soutenue (sa mère ne s'est pas occupée d'elle, n'a pensé qu'à travailler et gagner de l'argent, ne lui a même pas appris à faire des chapatis, non mais quelle mère indigne !!!...), elle révèle donc le pot aux roses à la famille rassemblée : accablement, consternation, humiliation, pleurs et violons … Elle fait sa valise (tant pis pour le visa) et s'en va sans prévenir l'ex-futur époux ! Il me manque quelques liens donc je ne sais pas comment il est prévenu et arrive à l'aéroport avant elle. Ils partent ensemble à Bombay où elle va faire ses adieux à l'entreprise. Tout le personnel est rassemblé, elle annonce son départ en disant qu'elle avait désormais compris quelle était sa voie et qu'elle avait décidé de se consacrer à sa famille plutôt que de travailler (ça, c'est un message de promotion sociale pour les femmes !!!...). Le petit assistant devenu grand et surtout un homme, un vrai, fait sa demande en mariage (vous ne vous en doutiez pas un peu ???) genou à terre, devant tout le personnel médusé … Mais, stupeur, le oui tant attendu de sa dulcinée ne vient pas … Il se relève donc, « les yeux battus, la mine triste et les joues blêmes » (« Bambino, bambino » Dalida), tourne les talons et s'en va vers son triste destin … Mais non coco, tu n'as rien compris, elle est tellement heureuse de ta demande qu'elle en est paralysée … Après quelques secondes de doute, elle se précipite, le rattrape et le gratifie d'un baiser à n'en plus finir (on ne voit rien, seulement l'arrière des têtes; la pudeur à l'indienne!). Seul commentaire lorsqu'il retrouve son souffle : « This is australian style !!!... ».
Dernière image : ils s'en vont, bras-dessus, bras-dessous et le titre « My boss » (la femme initialement) est balayé d'un coup de pied et remplacé par « My husband ». Message subliminal ?
J'espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyés, quant à moi, j'ai trouvé ça un peu long surtout pendant les dialogues apparemment comiques dont je ne comprenais pas un traître mot, et surtout parce que tout est tellement prévisible … Il arrive bien d'ailleurs que certaines de nos comédies (françaises ou américaines) soient aussi ennuyeuses, mais on peut les éviter …
Je joins la photo d'une des affiches, je n'ai pas eu l'opportunité de photographier celle où l'on voyait le couple ...
Arrivée à Kanyakumari
19/02/2013 09:09Comme vous le voyez, ça change du bungalow en bambou et j'ai une vraie douche qui fonctionne bien ...
Arrivée tardive à Kanyakumari (les trains, comme les indiens le disent eux-mêmes fonctionnent à l'"Indian Time" !!!...), même pas faim en arrivant à l'hôtel : douche et dodo.
Assez bonne nuit malgré réveil très matinal : musique sous ma fenêtre à fond les manettes vers 4h du matin, suivie, vers 5h de roulements de tambours, sans doute pour une procession hindoue, puis d'une messe diffusée par hauts-parleurs tout comme les appels à la prière des mosquées, il y a une grosse concurrence entre les religions ... J'ai tout de même pu me rendormir jusqu'à 7h30. Bon petit déj' avec excellente cuisine locale, fabuleux jus d'ananas et café infect !!!... Et le serveur était aux petits soins ... Promenade en bord de mer où j'ai pu assister aux ablutions des indiens venus en pélerinage : lieu très très animé : les femmes se baignent tout habillées, font ensuite sécher leurs saris sur les rochers , les hommes les plus jeunes se baignent en slip. Ambiance à la fois très joyeuse et très recueillie !
Ci-joint une photo de ma chambre au "Manickan Tourist home"
Vue du train avant l'arrivée à Kanyakumari
19/02/2013 09:07Consultation au bord de la route ...
19/02/2013 09:00Alors que le swami m'accompagne à la gare d'Ernakulam, un patient l'arrête, petite consulatation express et il écrit son ordonnance, installé sur le capot de la voiture