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Petite précision linguistique ...

17/03/2013 09:22

Pondichéry 17/03/2013

Cette histoire de "aspiring matter" que je ne parvenais pas à traduire dans l'article "Plat du jour ..." me tarabustait tellement qu'un matin , au réveil, la réponse s'est présentée ...  Je pense qu'elle est correcte mais si l'un de vous à une meilleure suggestion, elle sera la bienvenue. Je pense donc qu'il s'agit de la Matière qui aspire à devenir Vie, Lumière et Amour. En fait, j'étais bloquée sur le sens très prosaïque d'aspiration (comme avec un aspirateur !), je n'étais pas du tout dans le registre spirituel : "Shame on me"  !

Pour me faire pardonner je vous offre de la matière faite lumière !!!...

Baisers ...

15/03/2013 12:31

Je viens de me rendre compte que j'ai oublié de vous embrasser à la fin de mon article précédent !!!...

Je vous en offre donc une double ration avant de me préparer pour la soirée Café Littéraire Camus tout à l'heure, puis un p'tit tour au temple pour une "Puja" spéciale ...

Plat du jour : Un nuage de spiritualité, quelques gouttes de poésie, une légère pointe d'humour ...

15/03/2013 12:00

 

Pondichéry 13/03/2013

A l'ashram Aurobindo, assise près du « Samadhi ». Toujours la même chapardeuse de fleurs, je la vois chaque jour, l'air innocent et recueilli, faire les mêmes gestes : et hop, une fleur escamotée, une inclinaison de la tête, une génuflexion et, ni vu, ni connu (croit-elle ...)j' t'embrouille !!!... Je ne suis certainement pas la seule à l'avoir repérée …

Les écureuils, et oui, il y en a partout, s'en donnent à coeur joie, c'est le paradis pour eux : de pot de fleurs en pot de fleurs, de tronc en tronc, de branche en branche, grignotant par-ci, furetant par là, jamais en repos … Alors que, sur le tronc de l'acacia est installé un de ces lézards à l'allure « jurassic park », sorte de varan de Komodo miniature, parfaitement immobile, la tête relevée, l'épine dorsale hérissée …

Je me laisse gagner par la ferveur du lieu et, aujourd'hui, j'ose poser mes mains sur ces fleurs « bienfaisantes » ainsi que sur le tronc de l'acacia protecteur. Ce simple geste me procure une paix profonde …

Avant de quitter la guest house ce matin, j'ai eu une discussion avec le patron : il me parlait des liens primordiaux de la religion hindoue avec la nature. Par exemple, les mandalas, dessinés chaque matin devant les portes avec de la farine de riz, outre leur pouvoir de protection, sont aussi une offrande … Elles peuvent nourrir les fourmis de passage !

Le soir, sur ces mêmes dessins, on fait couler des jus de citro, puis on répand dessus une poudre rouge (toujours celle qui sert aux marques sur le front). Dans la rue du temple, le soir, l'odeur fraîche des citrons écrasés envahit l'espace et il y a intérêt à regarder où l'on pose les pieds si l'on ne veut pas glisser sur les fruits …

Je vous ai déjà parlé, je crois, de ce rituel des noix de coco violemment projetées contre le mur face au temple (j'avais déjà vu ça à Trivandrum) : le lait et les coques tombent dans un grand bac réservé à cet effet. Là, par contre, l'odeur de lait de coco chaude et rance est plutôt écoeurante …

Des moitiés de citrons et de papayes badigeonnées de la même poudre rouge sont déposées à l'entrée des maisons, aux coins des portes …

Piments et citrons forment des « mobiles » colorés au-dessus des entrées …

Feuilles de palmes et de bambous dessinent des guirlandes légères et dansantes dans les enceintes de temples …

Et les fleurs … omniprésentes … dans les cheveux des femmes, des petites filles, quelquefois sur l'oreille d'un homme, au pied des statues (hindoues ou chrétiennes), accrochées aux rétroviseurs des voitures, des autorikshaws, flottant dans des coupelles, ou, comme le lotus, émergeant d'eaux fangeuses ! Fleurs « prières du royaume végétal » !

« Flowers are the prayers of the vegetal kingdom » (La Mère)

A ce propos, j'ai visité une très belle expo photo-poétique « The living beauty of India ». Le photographe poète est russe et s'appelle Ritam. Photos de nature : fleurs, arbres, papillons, splendeur des paysages himalayens accompagnées de poèmes dont je vous offre un exemplaire :

« One day we all shall freely fly

A million-winged sun-butterfly,

On the soul's wings of gold we'll rise.

And in the dance of the flying rays

There shall be born the crowning grace

On earth a blissfull sun-winged race,

The flock divine of deathless days -

The world of sun-gold butterlies ! » RITAM 04/01/2012

A vous de traduire ou de simplement vous laisser charmer par la musique des mots … Traduire un poème, ce n'est pas seulement transposer des mots d'une langue à une autre !!!... Je ne me sens pas capable d'en restituer l'essence …

Vous vous imaginez traduire le fameux « Quand le ciel bas et lourd ... » auquel je faisais allusion l'autre jour, en « When the sky down and heavy ... » ???... Le pauvre Baudelaire, qui n'était déjà pas un gai luron de son vivant, se retournerait dans sa tombe !!!...

Connaissez-vous le livre « Sky ! My husband ! », traduction de « Ciel ! Mon mari ! » ? C'est tout à fait l'illustration de ce que donne une traduction à la lettre …

Parenthèse linguistique refermée, j'ouvre rapidement une parenthèse spirituelle … qui explique la signification des symboles de La Mère et de Sri Aurobindo (je joins une photo). J'ai traduit l'explication détaillée dans le petit dépliant fourni (moyennant 2 roupies, il n'y a pas de petits profits ...)) par l'ashram. Je ne suis cependant pas assez « calée » pour accéder au sens profond de ces explications. Peut-être pourrez-vous m'éclairer …

Symbole de La Mère : le cercle central représente la Divine Conscience. Les 4 pétales représentent les 4 Pouvoirs de La Mère. Les 12 pétales représentent les 12 Pouvoirs manifestés par La Mère pour son Oeuvre.

Symbole de Sri Aurobindo : le triangle du bas représente Sat-Chit-Ananda (NDLR : Ananta est le serpent sur les anneaux duquel repose Vishnu, je ne sais pas s'il s'agit de la même divinité. A rechercher !)

Le triangle du haut représente la réponse (« aspiring » = aspirante ???... mouvement vers le haut ???) de la matière sous la forme de le vie, de la lumière et de l'amour.

La jonction des 2 (le carré central) est la parfaite manifestation avec, en son centre, l'Avatar du Suprême, le lotus. L'eau du carré central évoque la multiplicité, la création.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le plan que vous attendiez tous ...

12/03/2013 18:31

Photos liées aux instantanés ci-dessous

12/03/2013 18:04

Quelques instantanés ...

12/03/2013 17:52

 

Pondichéry 12/03/2013

A la poste : enveloppes et timbres ne sont pas encollés, mais, tout est prévu : à l'extérieur, devant l'entrée, sur une petite table, un saladier rempli de colle et on se débrouille avec ses petits doigts que chacun nettoie ensuite comme il peut … et, c'est la plupart du temps sur la table en question, à la guerre, comme à la guerre !!!...

Au petit temple d'à côté : automate, en plus modeste qu'à la Cathédrale St Jean du Vieux Lyon, qui se déclenche à heures fixes (lors de ma 1ère visite je cherchais les musiciens …) : tambour, clochettes et cymbales. Pour la grosse cloche il y a un sonneur.

Au grand bazar : un grand magasin portait ce nom à Lyon, (et oui, encore Lyon, à chacun ses racines …) je ne sais pas s'il existe toujours. J'avais repéré (illustration à l'appui) ce nom sur le plan de la ville. Je me suis donc dis : « Tiens, un centre commercial, il y a longtemps que je n'en ai pas vu, je vais me replonger dans les « délices » du consommateur moderne » ! Et bien, pas du tout, et je ne l'ai pas regretté ... Il s'agit d'un immense marché couvert, très très indien, et tant mieux, où j'ai passé un temps fou, surtout dans le dédale des allées consacrées aux fleurs, une économie à part entière !!!... Et, partout, un bel accueil, des sourires, des questions, des demandes de photos pour le plaisir de poser … Il me semble avoir alimenté la galerie photos du blog avec quelques-unes des photos prises dans ce lieu où je retournerai certainement avant de quitter Pondichéry.

Au coin de la rue : un stand thé-café et … une ficelle qui se consume très lentement, à disposition des fumeurs démunis d'allumettes ou de briquets ! Economie et ingéniosité …

Au Surguru's : resto tout proche sur la rue des Missions. J'y mange souvent. Les « idly » (photo) du petit-déjeuner sont fameux ! J'y fais aussi des rencontres : hier soir dîner avec un couple français étudiants à New-Delhi pour un an, en vacances quelques jours à Pondichéry. J'ai pu les guider dans leur recherche d'un ATM (distributeur de billets) … La classe !!!...

Les gens d'en face : La photo ne montre que le le logement. Je ne sais pas combien ils sont dans cette pièce, ados et jeunes hommes. On se lève à peu près à la même heure. Je les vois sortir sur le balcon, à moitié ensomeillés, la brosse à dents à la main et il vaut mieux ne pas passer sous le balcon à ce moment-là !!!...

Les plus jeunes ont toujours l'air étonné de ce qu'ils voient dans la rue, j'imagine qu'ils arrivent de la campagne pour travailler. Curieuse, je demanderai à Vasu, j'ai vu qu'il leur parlait quelquefois …

Buffles : (pas d'appareil photo sur moi à ce moment-là) : 5 magnifiques buffles noirs ont crée un bel embouteillage l'autre soir au carrefour de Nehru street et de Mission street (vous voyez ?) ; voitures et 2 roues avançaient, sans impatience ni coups de klaxon agressifs … Pas de coups de cornes à signaler …

Against bad vibrations : la formule est d'un homme auquel, en bonne française, j'ai demandé : « But, why ? » ...Un masque effrayant est très souvent accroché sur la façade des maisons ; c'est pour repousser les mauvaises vibrations des gens qui, regardant la maison, émettraient des pensées néfastes. Le masque est sensé les effrayer et les inciter à passer leur chemin … Sur les bâtiments en construction, un mannequin (pourvu ou non de ce masque) remplit le même office. Mieux qu'une caméra de surveillance !!!...

Pondichéry ville morte : je suppose qu'il en est partout ainsi dans le Tamil Nadu aujourd'hui : rideaux de fer des boutiques baissés jusqu'à 18h en souvenir des tamouls tués l'an dernier et en protestation contre le manque de considération (« citoyens de seconde zone » m'a-t-on dit ) qu'ils subissent au Sri Lanka …

A très bientôt pour d'autres petits instantanés !!!...

Je vous embrasse

 

Ma chambre, ma salle de bain, la vue de la terrasse au matin ... et, moi !!!...

12/03/2013 11:32

Good bye, nice to meet you ...

10/03/2013 12:26

 

Pondichéry 10/03/2013

Première image du matin : une carriole tintinnabulante tirée par deux buffles aux cornes peintes aux couleurs de l'Inde : rouge, blanc, vert … Y'a pas de doute, je ne suis pas rue de St Malo … Il m'arrive parfois de m'interroger au réveil !

Petit déj sur la terrasse de la pension, j'ai fait mes courses hier soir (le frigo du bar est à disposition) beaux fruits : raisins, petites clémentines (encore presque vertes mais très douces), bananes, lassi doux (yaourt battu, il peut être sucré, salé ou agrémenté de fruits), pain … Batteries rechargées (elles se déchargent vite ici, il y a des jours où, le matin, je me sens bi-centenaire …), un bon café à mon petit stand préféré, rue Law de Lauriston (comme ça vous pouvez situer !!!...). A peine arrivée, aussitôt reconnue, plus besoin de commander : le « black coffe and sugar » est dans ma tasse tendue avec le sourire ...Quand il me manque une roupie pour l'appoint, pas de problème, vous paierez demain et, le lendemain il n'en est plus question …

Je vais maintenant m'occuper des batteries »mentales »: un petit tour au tombeau de SriAurobindo et de La Mère. Et oui, encore … Commencer sa journée dans un lieu aussi beau et paisible pourquoi s'en priver ???...

Jje poursuis ma route après avoir difficilement esquivé tous les vendeurs à la sauvette : bijoux, tam-tam, éventailsde plumes de paon, chiromanciens … Certains veulent m'accompagner jusqu'à l'ATM pour retirer de l'argent quand je leur dis que je n'en ai pas sur moi, voire à l'hôtel pour aller chercher ma carte de crédit … Que d'énergie dépensée pour quelques roupies ; je voudrais pouvoir acheter à tous … Ils me donnent leurs noms, me disent de bien les regarder pour me souvenir et les reconnaître le lendemain à telle heure, à tel endroit !!!... Je ne promets rien, mais c'est la plupart du temps l'occasion d'échanges souriants …

La chaleur s'intensifie, je vais aller respire l'air du large. « Le Café », petit resto de bord de plage, terrasse ombragée, ventée, tout ce qu'il me faut … C'est de là que j'écris. Non, je n'emporte pas mon ordi partout, mais mon petit cahier d'écolier oui … Journal duquel j'extrais les articles publiés sur mon blog. Et non, je ne vous dis pas tout !!!...

C'est samedi, le week-end déverse son flots de touristes indiens, Chennai n'est qu'à 2 heures de route. Les tenues des jeunes femmes sont à l'occidentale, maquillage et iphones de rigueur …

La mer est d'émeraude, seule la ligne d'horizon (je confirme : la terre est ronde !) est bleu marine, pointillée de quelques barques de pêche … Ciel bleu, très pâle où s'attardent paresseusement de légers nuages blancs. Je savoure l'instant ...

La terrasse est pleine, je suis seule à ma table. Un homme me demande la permission de s'installer avec moi. Permission accordée ! Finalement, j'aurai de la compagnie pour déjeuner ! C'est un « business man » (c'est ainsi qu'il se présente) chinois (ça, je l'aurais deviné …). Il travaille pour Amazon, il est à Chennai pour une semaine et vient prendre l'air à Pondichéry pendant le week-end. Il a momentanément délaissé ses collègues car il en a marre de leurs « drinking parties » systématiques (A Pondichéry l'alcool est détaxé et donc bien moins cher qu'ailleurs en Inde) …

Je m'amuse de son énorme faim qui lui fait engloutir son moelleux au chocolat avant sa pizza au poulet ! Vous vous rappelez, c'est le resto avec un service « hispano-corse » pour la rapidité …

Qu'importe ! On est tellement bien ici. Agréable discussion à bâtons rompus ... et … « Good bye ! Nice to meet you ! »

Je continue à chercher l'ombre et la fraîcheur, direction le Parc Barathi : les familles piquent-niquent et dorment partout : allées, pelouses, bancs … Les amoureux se regardent dans les yeux, les enfants essayent d'attraper les écureuils, les femmes font la vaisselle du pique-nique dans le bassin, sous l'oeil courroucé de la déesse qui descendrait bien de son piedestal pour leur dire sa façon de penser !

Puis, tout ce petit monde quitte la place laissant, éparpillés, les reliefs du repas aussitôt pris d'assaut par les corbeaux …

Sur l'avenue de la plage, soirée musicale organisée par l'Alliance Française : un trio de l'île de La Réunion, « Lo Griyo » : excellents musiciens : saxo, kora, flûte et autres instruments dont je ne connais pas le nom. Fusion de plusieurs styles musicaux : africain, brésilien, jazz mêlés pour un spectacle de qualité face à la statue de Gandhi en marche vers l'indépendance …

Tous les soirs, cette statue est assaillie par les enfants qui font du toboggan sur les 4 arêtes en pente de son socle … Je trouve l'image très belle : symbole de la vitalité de l'Inde et de la vitalité de la pensée de Gandhi …

Plus tard, alors que je rentrais, j'ai été accostée par un jeune couple indien un peu perdu dans la ville. Très fière de moi, j'ai pu les accompagner jusqu'à l'ashram Aurobindo (je connais bien le chemin désormais …). Encore une agréable discussion : à propos d'eux, de moi … puis, le jeune femme m'a prise dans ses bras en me disant : «Thank you sister ! » Puis, une fois encore : « Good bye, nice to meet you ... ». Ceci fait parfois partie des frustrations du voyageur, ces au-revoir que l'on aimerait retarder …

Quant à vous tous, je sais que je vous reverrai, et ça, c'est du bonheur …

Je vous embrasse.  

Photos prises de la terrasse du Café et dans le Parc Barathi

Un homme une femme chabadabada chabadabada ...

09/03/2013 13:46

 

Pondichéry 09/03/2013

J'ai fini ma journée d'hier et commencé celle d'aujourd'hui par une visite à l'ashram Aurobindo et surtout un long moment de paix et de silence devant le « Samadhi » : tombeau de Sri Aurobindo et de La Mère. Les photos sont interdites dans tout l'ashram. Si j'étais mauvaise langue, je dirais que c'est pour mieux vendre leurs propres photos, mais je ne le dirai pas … J'ai donc acheté une photo de ce fameux Samadhi et je l'ai … photographiée pour vous !!!... Sur la stalle : fleurs fraîches renouvelées 2 fois par jour. J'ai assisté ce matin à l'arrivée de grosses corbeilles de fleurs coupées. Profusion de fleurs dans la cour-jardin où l'on peut s'installer pour méditer : oeillets et roses d'Inde, bougainvillées, hibiscus, lys, jasmin,, lotus, zinnias, oeillets de poète, coeurs de Marie, tournesols, orchidées, plumbagos, cosmos, dalhias, glaïeuls, cactées, kalanchoés, frangipaniers, pétunias et, j'en oublie sûrement …

Procession ininterrompue de 8h à 12h et de 14h à 18h de visiteurs qui prien devant le tombeau : debout, agenouillés, à demi-couchés sur le bord de marbre, le front, les tempes ou le visage tout entier appuyé sur le tapis de fleurs. Mains délicatement posées sur les fleurs puis sur eux-mêmes afin de s'en approprier les bienfaits …

Une coupelle d'eau fait office de bénitier, il y flotte des feuilles de menthe. Chacun y trempe les doigts pour s'asperger de quelques gouttes et certains mangent les feuilles …

J'ai vu une femme « voler » quelques fleurs aussitôt cachées dans son sac et remplacées par d'autres apportées dans ce but. Un panneau indique clairement cette interdiction ! Elle est restée longtempsle visage posé sur les fleurs (elle devait avoir une longue liste de doléances …), elle est partie puis revenue avec 2 enveloppes. Je pensais qu'elle allait faire une donation, mais non, elle a frotté ses enveloppes sur le tapis fleuri en murmurant quelques mots, s'est inclinée encore, est repartie avec ses enveloppes dont nous ne connaîtrons jamais le secret …

Un homme pressé prend juste le temps de s'agenouiller, comme dans des starting-blocks, quelques gouttes d'eau mentholée sur le crâne, inclinaison rapide du buste, et hop ! Au boulot ….

Une vieille femme ne pouvant marcher qu'en se tenant au bord du tombeau (je me rends compte, en relisant cette phrase, à quel point elle peut être comique, lue au 2nd degré ; en effet, cette femme est, de toutes façons, au bord du tombeau … mais non, je ne me moque pas.), s'agenouille tout de même et profite longuement de toute cette douceur parfumée …

Une petite fille imite gravement chacun des gestes de sa mère et fait des commentaires enthousiastes à haute voix. L'un des gardiens la stoppe tout net car le silence absolu est de rigueur.

Endroit idéal pour le repos du corps et de l'esprit (je parle du jardin, pas du tombeau, quoique …)...

Le tombeau, tête à l'Est, vers la mer donc, est à l'ombre d'un immense acacia dont les branches s'allongent vers le Sud.

Si j'ai bien retenu ce que j'ai lu, Sri Aurobindo et La Mère (majuscules obligatoires, ce n'est pas une mère, c'est La Mère) ont vécu là une quarantaine d'années.

Sri Aurobindo est né en 1872 à Calcutta et « a quitté son corps » en 1950 à Pondichéry. Il a vécu son enfance et fait ses études en Angleterre est revenu en Inde pour enseigner. Mystique, praticien de yoga, impliqué dans la politique. Sa lutte pour l'indépendance de l'Inde l'a conduit pour 1 an dans les prisons de Sa Majesté … A sa sortie de prison, il choisira de s'installer dans l'enclave française de Pondichéry.

La Mère est née à Paris en 1878 et « a quitté son corps » en 1973 à Pondichéry. Elle a fait ses études à l'Académie Julien de Paris. C'est une « artiste accomplie » (Cf Lonely Planet), j'ai vu certains de ses dessins, c'est vrai qu'elle avait du talent. Depuis son enfance elle est persuadée d'avoir une mission spirituelle à réaliser sur terre, destin de « gourou » tout tracé donc ... C'est aussi une voyageuse. Lorsqu'elle rencontre Aurobindo en 1914 à Pondichéry elle le reconnaît aussitôt comme le Krishna de ses « visions » …

Si vous voulez en savoir plus, la littérature ne manque pas à leur sujet et ils ont eux-mêmes beaucoup écrit.

L'ashram lui-même n'est qu'une petite partie de ce qui gravite autour : pensions de plus en plus nombreuses (je n'ai pas pu y trouver de place), maison d'édition, fabrication d'objets artisanaux, librairie, cartes postales, souvenirs multiples, bijoux, photos-reliques des gourous depuis leur plus jeune âge, bibliothèques, écoles et même un Centre International d'Education d'environ 400 élèves de la maternelle au lycée, organisation de manifestations artistiques, concerts, expos, films … Une sorte d'état dans l'état …

On reconnaît les adeptes à leurs vêtements blancs ou clairs et à leur allure un peu « éthérée » … Un certain nombre de femmes portent, comme La Mère, des turbans blancs à la Simone de Beauvoir et, plus surprenant, des bermudas (vestige de mode coloniale ???)

En 1968, La Mère a créé, à 10 km de Pondichéry, la fameuse ville utopique Auroville, ville universelle où domineraient l'Amour et la Fraternité !!!...

Je n'ai pas encore programmé ma visite et, le peu que j'en verrai ne me permettra pas de vous dire si le but fixé a été atteint …

Photos du tombeau et de l'entrée de l'ashram.

Je vous embrasse avec amour et fraternité.  

 

Des femmes ...

08/03/2013 12:50

 

Pondichéry 08/03/2013 …

To day is Women's Day, et oui, c'est la Journée des Femmes !

Damned, j'avais oublié... C'est en entrant au Nilgiri's (mon p'tit Super U local) que ma mémoire a été rafraîchie : sur un plateau, pour chaque cliente, un bonbon, une petite rose rouge et un assortiment de « bindis » (stickers que les femmes collent sur leur front quand elles ne le dessinent pas avec de la poudre de couleur).

A l'extérieur, photos de femmes qui ont marqué l'histoire de l'Inde ; Mère Theresa est bien là …

A propos de femmes, il me revient une scène à laquelle j'ai récemment assisté, impuissante … Un jour, je vous ai raconté, « brièvement », le film « My boss » … Ne me dites pas que vous l'avez oublié, j'en serais offusquée !!!.... Qu'à cela ne tienne !

Dans ce film, à plusieurs reprises,l'héroïne prenait la défense de femmes brutalisées par leurs maris. Les scènes montraient des hommes entrain de tirer leurs femmes par les cheveux (comme les hommes des cavernes dans l'hilarant « Pourquoi j'ai mangé mon père » …) ; je trouvais ça un peu forcé, un peu théâtral, un peu, ma foi … « tiré par les cheveux » !!!... Et bien, pas du tout car c'est exactement la scène à laquelle j'ai assisté sans pouvoir faire quoi que ce soit : la femme assise devant sa maison, son mari (un énorme bonhomme) vociférant, l'attrapant par les cheveux pour la forcer à rentrer, elle, hurlant, résistant … C'était le soir derrière une grille donnant sur la rue … Je n'ai pu que m'arrêter et fixer ostensiblement la scène, le regard plein de réprobation … Du coup, l'homme a lâché et s'est planqué dans l'ombre du mur … Quant à la suite ???

J'ai vu beaucoup de panneaux dans les rues avec des n° d'urgence réservés aux femmes ; il y a aussi des postes de police féminins. Cette maltraitance-là est l'une des choses les plus partagées au monde … Alors, même si on trouve que cette « Journée des femmes » est quelque peu artificielle, elle a au moins le mérite de mettre ce sujet-là en avant et d'y faire réfléchir …

Extrait du « Lonely Planet » : « Il y a encore quelques années, les cas de décès liés à la dot et d'infanticides féminins étaient quasi inconnus en Inde du Sud. Mais le consumérisme est venu bouleverser les vieilles traditions » (matriarcat notamment dans le Kerala et le Tamil Nadu) « entraînant la surenchère des dots et l'augmentation des violences faites aux femmes . »...... «Dans les campagnes, celles qui déçoivent ou ne parviennent pas à donner naissance à un fils  risquent gros, comme en témoigne la pratique extrême consistant à « brûler l'épouse » après l'avoir arrosée d'un liquide inflammable » …

J'en connais parmi vous qui n'auraient pas été à la fête !!!... Quant à moi, rien à craindre : super bonne reproductrice : 3 fils, pas une roupie à débourser pour la dot !!!...

Je vous embrasse filles et garçons !!!...

 

 

 

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