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Du bon usage du lait de vache !....

30/01/2013 18:08

Ouf ! me voici rentrée dans mon sweet home après le franchissement réussi de 2 petites passerelles branlantes au-dessus de l'eau qui entoure mon bungalow : la première conduit à l'échelle de meunier qui elle-même conduit à ma chambre, échelle qu'il faut bien sûr redescendre si besoin d'aller aux toilettes, puis franchir la seconde passerelle, avec une torche (électrique oui tout de même) car de l'autre côté , nous régressons de quelques années : pas d'électricité ! Si on n'a pas l'esprit trop clair (ce qui ne risque pas de m'arriver ici, il n'y a pas une goutte d'alcool à l'ashram), il vaut mieux faire pipi dans le sable au pied d'un cocotier !

Chose promise, chose due : comme vous avez l'air d'apprécier le récit des traitements qui me sont infligés ici, en voici un autre que je reçois depuis 2 jours. Il s'agit du SHIRO DHARA. Cette technique est décrite de manière très détaillée dans chacun des 3 textes importants de l'ayurveda ; je n'ai pas noté les noms des ouvrages, car le swami, bien que très savant, n'est pas très pédagogue et il épelle les mots (sanscrits en l'occurence) à toute vitesse. Je suis sûre que vous ne m'en voudrez pas de cette absence de précision.

Le traitement est destiné à apaiser "pita" : pita, vata et kapa (orthographe non garantie pour les mêmes raisons que plus haut) sont les 3 constitutions qui, selon l'ayurveda, définissent chaque être humain. Chacun a une dominante, la mienne est pita qui signifie feu. Trop de pita (ce qui semble être mon cas en ce moment (tu m'étonnes, entre la chaleur extérieure et tout le piment que j'ingurgite !!!...), provoque des dysfonctionnements comme un sommeil difficille par exemple. Le fameux SHIRO DHARA doit remettre tout cela en bon ordre : il s'agit de préparer une médecine à base de yaourt ou de lait de vache. Pour moi, il s'agit du lait tout frais tiré de la jolie vache noire de l'ashram ; lait à mélanger avec une poudre de racines de ??? et une décoction de plantes ??? et d'eau très fraîche. C'est le plus facile. Ensuite, je rejoins la salle de soins (sans poule celle-là), m'allonge sur une table en bois (pour ceux qui connaissent il s'agit de bois du Jack fruit, un gros fruit exotique, bien plus gros qu'un ananas et plein de piquants, on le trouve partout en Asie), la table est inclinée vers le sol, côté tête. Auparavant on m'a attaché un épais bandeau de tissu sur les sourcils et proposé 2 autres morceaux de tissus pour cacher mes yeux. J'ai d'abord refusé, puis bien vite accepté ! Au-dessus de mon visage pend un récipient percé d'un trou par lequel sort une mèche de tissu. Vous commencez à saisir ? Là encore , on me demande de me relaxer et, soudain, le liquide préparé tout à l'heure, se met à couler sur mon front de gauche à droite et de droite à gauche, en balancier. Une fois l'effet de surprise passé, la sensation est très agréable et relaxante, sauf quand il y a de petits ratés et que je me retrouve avec les yeux lavés au lait de vache (je peux vous dire que ça colle bien). Catherine et moi avons pris de bons fous rires pendant les séances. Ensuite évidemment il vaut mieux prendre une douche et un bon shampooing même si, paraît-il le lait de vache et le yaourt sont excellents pour les cheveux (à bon entendeur !...), je préfère ne pas me balader avec une nuée de mouches autour de la tête !... J'aurai peut-être l'occasion d'avoir des photos d'une autre séance. J'ai mieux dormi la nuit suivante. Effet placebo ??? J'ai aussi aidé Catherine à donner le même soin à un ado qui est à la clinique de l'ashram pour des problèmes de comportement, il semble que cela ait un effet calmant sur lui.

Ce soir, nous (Catherine, le swami de l'ashram et le chapatis swami, celui qui cuisine bien) étions de sortie pour un spectacle à une vingtaine de km d'ici : très belle soirée dont je vous mettrai quelques photos demain (je ne les ai pas encore transférées sur mon ordi) : l'un des intérêts de mon séjour ici  c'est que je peux facilement accéder à des lieux et à des gens qui ne font pas partie des circuits touristiques habituels. De plus beaucoup de gens ne parlent pas l'anglais, donc, grâce à la présence du swami, la communication est possible. Le chapati swami, quant à lui, vient du Pendjab (Nord-Ouest de l'Inde, proche du Pakistan) et il ne parle pas le Malayallam, langue du Kerala, il communique en anglais (il faut tendre l'oreille car son accent est plutôt rude et il n'aime pas répéter, un sacré caractère !!!...) ou en hindi.

Bon, il faut que je dorme car le yoga est toujours au programme avant le lever du soleil. Il fait encore nuit quand commence la méditation, suivie des exercices respiratoires (pranayama et kapalabati, petites précisions pour les pratiquants), et le jour est là lorsque nous commençons les asanas (postures)dont la première est la salutation au soleil

    qu'on enchaîne au moins 20 fois à un rythme d'enfer pour moi. La première fois j'en ai vraiment bavé pour suivre, maintenant, je vais à mon rythme. Mais quel bien être quand vers 8h on s'allonge sur le tapis pour la relaxation finale : chants des oiseaux, va et vient du ressac, bavardages des femmes du village, casseroles entrechoquées, rayons de soleil qui effleurent les corps allongés, chaleur de la fourrure d'un chien allongé à mes pieds, fraîcheur de l'aube, musique sacrée ou profane, respiration ...être connecté au monde et reconnecté à soi-même, profondément ...apaisement. C'est un mot idéal pour mettre fin à cet article. Je vous embrasse tous de Perpignan à Maure de Bretagne en passant par Sourbrodt, Lyon, Grézieu-la-Varenne, Mallemort, Paimpol, Crac'h, Plougrescant, Rennes bien sûr, Marly-le-Roi, Pont-Péan, Goven, Rozier-en-Donzy, Guichen, Bains-sur-Oust, Rezé, et j'espère n'avoir oublié personne.   

Clair de lune, lucioles et feux d'artifices

28/01/2013 17:09

Je viens de rentrer dans ma chambre après avoir admiré le clair de lune depuis ma terrasse : depuis 2 jours, la lune illumine les backwaters, une barque de pêcheur se déplace silencieusement en ombre chinoise, quelques chauve-souris poursuivent les moustiques (il en reste malheureusement quelques-uns qui gâchent ma contemplation nocturne), et des lucioles, telles de scintillantes fées Colchette virevoltent entre les arbres. Au loin, j'entends les explosions d'un énième feu d'artifices, il y en a tous les soirs ; en ce moment, c'est la pleine saison des festivals et des célébrations religieuses de toutes les communautés : hindoue, chrétienne, musulmane, personne ne voulant être en reste !!!... Le passage des processions provoque de longs embouteillages, mais, ici, on sait attendre, alors pas d'agacement comme on pourrait s'y attendre en occidental survolté !!!... Comme le disait le swami à un de ses patients (un homme paralysé suite à un accident de scooter) : "today, people have no more peace in their mind, they have only pieces of mind" : le jeu de mots est évidemment sur peace et piece qui se prononcent de la même façon (pi:s) et qui signifient, respectivement : paix et morceau.Traduction pour ceux qui n'ont pas envie de chercher (ou qui ne connaissent que le chinois, le russe, l'arabe et le serbo-croate) : aujourd'hui, les hommes n'ont plus la paix de l'esprit, ils n'ont que des morceaux d'esprit (voire l'esprit en morceaux !). Certes, d'une manière générale les indiens semblent très patients, avec une énorme exception : en voiture : c'est de la sauvagerie, ils ne supportent pas de rester derrière les autres, alors c'est le vacarme incessant des klaxons et l'assaut à chaque instant. J'ai pris un bus pendant le week-end, combien de fois me suis-je dit : on ne passera pas, on ne passera pas, et si, on passait ...

Quelqu'un, là, au 1er rang (une bonne élève sûrement) me demande : le grand ashram (ashram Panmana près de Kollam) c'était comment ? C'était bien, d'autant plus que j'y ai rencontré un canadien très sympa !!!... Blague à part, il y avait aussi quelques japonais, américains et russes en stage de yoga intensif (1 mois en général avec obligation d'assister à tous les cours depuis la méditation de 5h du matin jusqu'au chants de mantras se terminant à 21h ; petites pauses dans la journée et repas compris). J'ai profité de ce jour-là (ne faisant pas partie des étudiants à demeure) pour faire une "grasse matinée" jusqu'à 6h30 !!!... 

Comme dab' (ça devient de la routine pour moi), le grand swami a fait sa conférence (imperturbable, pendant 2h, assis en lotus, il parle sans interruption, il fait rire son auditoire (pas de traducteur cette fois-ci encore alors je me suis eclipsée avant la fin), puis, à nouveau, défilé des patients pendant des heures, prescriptions, entretiens, puis la journée se termine et nous prenons la voiture pour aller dîner chez des gens, honorés d'accueillir les swamis et ceux qui les accompagnent : noix de coco d'accueil comme chaque fois, noix de cajou fraîchement émondées, puis le repas servi, comme presque chaque fois, sur des feuilles de bananiers : dosas (petites galettes de farine de riz bien mousseuses, chapatis (galettes de pâte à pain sans levure), curry, chutneys de noix de coco, de tomates, de dattes au gingembre, et une petite douceur pour calmer le feu du piment, j'ai oublié le nom : un dessert très sucré à base de lait et de petits vermicelles de riz, le tout bien aromatisé à la cardamome ... Ensuite thé noir bien fort. Le swami a dit que c'étai la première fois qu'il mangeait mieux que si sa mère avait préparé le repas !!!.... La maîtresse de maison n'a pas quitté la cuisine (Catherine et moi sommes allées la remercier et la féliciter), c'est son mari qui nous servait à table.

Le lendemain, après ma "grasse matinée", j'ai pu assister à une procession assez étonnante où une femme, un homme et un enfant, marchaient, en transes (il fallait les tenir pour qu'ils ne tombent pas) : chants, psalmodies, percussions (tambours), pendant des heures sous un soleil de plomb, ça doit bien favoriser les changements d'états de conscience. Voyant cela, j'ai moi-même éprouvé une intense émotion : comme si je vivais l'expérience en miroir, c'était assez étonnant.

Le 2ème jour Catherine et moi avons décidé de rester à Trivandrum pour 1 nuit et 1 journée : les swamis, les saddhus, les profs de yoga et autres gourous c'est très bien mais il y a une autre vie après la spiritualité !  Et là, nous étions bien dans le concret !!!... Ville fournaise, circulation infernale (il faut faire son testament à chaque carrefour), pollution apocalyptique, cacophonie assourdissante des klaxons, et, au coin d'une ruelle, étalage multicolore de fruits et de légumes, splendides colliers de fleurs de jasmin et d'oeillets d'Inde, contrastes époustouflants, églises (il y a beaucoup de chrétiens dans le Kerala), mosquées et temples hindous se côtoient constamment. Petit shopping de vêtements du cru, admiration devant tous les tissus, saris, robes brodées de pierreries pour les mariages, sourire et connivence (quel est votre nom ? d'où venez-vous ? quelle est votre famille ? L'une d'elle m'a dit : "You're a pure lady", quel beau compliment !) avec les petites vendeuses jolies comme des coeurs, puis un petit tour au "Big Bazaar", un grand magasin sur 4 niveaux, rien d'exceptionnel, mais un peu de clim ça fait du bien !

Pour le p'tit déj : pas de swami, alors sans se concerter, Catherine et moi avons eu la même envie : un café et des toasts beurre confiture (un petit retour  aux origines ça fait pas de mal). Alors là commence le parcours du combattant ; on a failli abandonner, on ne trouvait que de la nourriture locale, ce qui peut paraître logique, mais comme le disait Guy Bedos dans un de ses sketches : l'Algérie c'est bien, dommage qu'il y ait autant d'arabes !!!... Et, oh merveille, voici que se dresse devant nous ungrand immeuble "South Park" : oui, c'est bien un de ces hotels qu'on trouve dans le monde entier : grand hall de marbre, accueil souriant, voire sirupeux, corbeilles de fleurs prétentieuses, air climatisé réfrigérant, occidentaux compassés et fiers d'être chez les riches, mais qu'à cela ne tienne, on nous propose un magnifique buffet avec chapatis, curry et tout le tremblement, mais surtout de magnifiques toasts industriels (genre Harry's bread) ... Ce sera notre nirvana du jour. Le café est très bon, la salade de fruits magnifiques et je me permets tout de même   une incursion du côté de la nourriture indienne : fameuse aussi (ah ! le chutney de noix de coco, il va falloir que j'en fasse en rentrant). Puis, arrive le moment de payer : dans notre enthousiasme, nous n'avions pas demandé le prix de ce breakfast paradisiaque, nos estomacs sont bien pleins, notre esprit retrouve sa clarté : par Bouddha, Shiva, Krishna et Vishnu, cette folie va-t-elle engloutir notre budget de la semaine ???? Que nenni ! La note est d'une douceur extrême : 4,5€ chacune (environ 300 roupies) ; c'est promis, nous reviendrons !

Après cette incursion momentanée dans le luxe, le contraste est saisissant avec le bus que nous devons prendre pour rejoindre ashram et swamis blancs, jaunes et orange (la couleur du vêtement correspond à l'état d'avancement dans l'apprentissage) : bus surchauffé donc, il vaut mieux regarder sur les côtés que devant soi, ça évite le stress inutile. Nous sommes arrivées saines et sauves, contentes de retrouver la tranquillité d'un lieu isolé où j'ai pu admirer de très belles fleurs (appelées "fleur serpent" car en s'ouvrant, elles prennent la position de la tête du cobra). Je joins la photo. Je vais aussi alimenter un peu la galerie photos. Vous avez vu que vous pouviez faire défiler les photos de la galerie ? Je me permets cette précision pour ceux qui, comme moi, ont des connaissances limitées en informatique.

La prochaine fois, je vous raconterai encore un soin que j'ai reçu ce soir. Là je commence à avoir sommeil (c'était d'ailleurs le but du soin). Je vous embrasse tous avec un petit plus aux Belges (quel couleur le maillot ?) qui viennent de faire leur entrée dans le Livre d'or !!!... A bientôt.   

Plaisir d'être lue

23/01/2013 17:35

Grand merci encore pour vos commentaires qui me font un immense plaisir. Je suis contente de vous avoir fait rire avec mon récit et, rien de plus stimulant que l'intérêt que vous portez à mon voyage,  comme si vous  étiez avec moi. 

Hier j'ai bien discuté avec le swami du Nord, celui qu'on appelle le "Chapatis swami"  et qui adore cuisiner. J'étais venue avec mon cahier et mon stylo pour copier une ou deux de ses recettes. Pas question ! Il m'a dit que je n'avais qu'à venir à la cuisine et le regarder. C'est ce que je vais tâcher de faire un de ces jours prochains. Tout à l'heure il était entrain de moudre des graines dans un moulin, il m'a fait gôuter les graines de moutarde puis les a ajoutées à son bocal de pickles de goyave et m'a fait goûter à nouveau : bon mais ... piquant !!!... Puis il a remis son bocal au soleil sur le toit de l'entrée de l'ashram où il le laissera quelques jours en ayant soin de le remuer et de le goûter chaque jour pour rectifier l'assaisonnement.  

Hier soir : cours théorique sur les soins pour les yeux malades ou fatigués. J'avais bien du mal à les tenir ouverts, justement, mes yeux !!!... Trop sommeil !

J'ai d'ailleurs dit ce matin au swami que son cours m'avait permis de très bien dormir, ça l'a beaucoup amusé ! Pour en revenir aux soins, je vous le dis tout de suite : je continuerai à acheter du collyre à la pharmacie malgré toute la confiance que je peux avoir en l'ayurveda !!!... Je ne sais pas si vous vous imaginez construire un "mur" circulaire de 3cm de haut (à base d'une poudre de plante dont j'ai déjà oublié le nom), longeant le sourcil, rejoignant l'aile du nez et se terminant vers la tempe : une fois le rempart installé (le patient est allongé),  sur l'oeil fermé on verse du ghee (beurre clarifié) ou du lait de vache ou une autre graisse animale fondue et on demande au patient d'ouvrir progressivement les yeux. Durée de pose de 5 à 15 mn.On rince ensuite à l'eau ou avec une décoction de plantes.

Tout à l'heure nous avons mis en pratique un soin plus simple : une décoction de plantes apaisantes vidées dans les yeux à l'aide d'un lotha (photos à l'appui). Le lotha peut servir au nettoyage des fosses nasales, je sais que certains d'entre vous connaissent cette technique, très efficace en prévention des  maladies hivernales (un peu astreignant tout de même). L'autre matin, le swami se nettoyait justement les fosses nasales avec ce lotha, juste devant l'entrée de son "bureau", salle de consultations, chambre, bibliothèque, capharnaüm !!!... Mais on y entre pieds nus !

Cet aprem : petite balade aux environs, arrêt boisson pour une noix de coco, puis pendant que le swami vaquait à ses occupations Catherine et moi sommes allées faire un petit shopping. Nous avons acheté chacune une tenue locale en vue du week-end (à partir de demain après-midi) que nous allons passer dans un grand ashram près de Trivandrum (environ 4h de route d'ici, vers le sud) avec une kyrielle de grands, moyens et petits swamis, profs de yoga, et autres adeptes d'enseignements traditionnels. J'aurai  des choses à vous raconter, je n'en doute pas. Je m'amuse beaucoup ici, d'abord parce que je suis avec des gens joyeux : c'est vrai que c'est pratique de connaître une langue pour échanger, mais c'est très drôle de trouver les moyens pour communiquer autrement : les gestes, les regards, les sourires, les dessins, les mimes ...

Les animaux sont aussi très présents, j'ai déjà dû vous le dire, très respectés ici, bien nourris (presque végétariens eux aussi, à part leur petit poisson du matin apporté par Sedjin), les poules fréquentent assidûment la cuisine toujours prêtes à chaparder quelque morceau ; l'autre jour j'ai vu passer un gros couteau de cuisine devant moi : c'était Amma qui avait visé une poule voleuse : elle ne l'a pas touchée, mais si mon pied avait été un peu plus près, j'aurais pu vivre une autre expérience "traumatisante" !!!... Dans la salle de massages, il y a un grand carton plein de papier journal où les poules s'installent très souvent pour pondre, si on ne laisse pas les volets de la pièce entrouverts pour qu'elles puissent entrer, elles font un ramdam du tonnerre à la fenêtre ! Alors, la plupart du temps, une poule est là pendant ma séance de massage ... Je suis bien avec vous, mais si je ne veux pas avoir trop de mal demain matin, il est temps que je dorme.

Portez-vous bien. Je vous embrasse.  

Ecartelée, ou presque !!!...

23/01/2013 05:17

Le titre est un peu exagéré mais j'ai vécu hier une expérience qui m'a bien bousculée (et oui, une autre bousculade après celle des vagues)

Mon mal de dos ne se rétablissant pas, le swami m'a proposé une séance de "remise en état" (le terme est de moi bien sûr) : il s'agit d'une technique, transmise entre yogis, sur laquelle n'existe aucun livre. Cela débute donc par ce que j'appelle ironiquement un écartèlement : je suis allongée sur ma planche de torture, 2 personnes (en l'occurence le swami et Catherine) se positionnent, accroupies, en diagonales, l'un à mon  pied gauche, tenant fermement mon gros orteil, l'autre à ma main droite, tenant fermement mon pouce et, au signal du swami, chacun tire au maximum . Je n'ai pu retenir un premier cri de surprise et de douleur, ce qui n'a ému personne et la séance a continé avec chacun des orteils et des doigts. J'ai un peu oublié tous les détails, si ce n'est que le swami m'a quelque peu écrasé cuisses et mollets en marchant dessus, m'a prise sous les aisselles, soulevée du sol puis secouée de bas en haut comme un cocotier (ce qui est de circonstance ici) ; puis avant de dire ouf, il s'était retourné et me faisait basculer en arrière sur son dos  (moi, les jambes en l'air ne sachant pas comment j'allais retomber). Puis, il a passé un dhoti  (vêtement des hommes, une simple pièce de tissu) sous mes lombaires (j'étais allongée) et m'a soulevée du sol en insistant pour que je me relaxe, puis dhoti sous les fesses et, même injonction : you must relax !

Pour finir : à plat ventre, rude malaxage des trapèzes, quelques touchers plus doux le long de la colonne et en bas du dos. Il reprend son dhoti, dit à Catherine : "Elle est en très bonne condition, il y a juste quelques contractions musculaires". Je suis bien heureuse de l'apprendre, mais là, j'ai l'impression d'avoir 100 ans ! Je me relève, et, courbée par le poids des années, je prends le chemin de la douche !!!... Et, oh, merveille, je n'en reviens pas : 1/2h après, je ne sens plus rien. Une bonne baignade par là-dessus et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ! On m'appelle pour manger (le swami du nord a préparé les chapatis, des boulettes de légumes, des pickles de goyave et même de la marmelade d'énormes groseilles à maquereaux ). A bientôt.    

Héroïsme

21/01/2013 11:45

Oui, je le revendique, aujourd'hui, je suis héroïque !!!... Pas d'électricité depuis le début de l'après-midi (je ne vais pas manquer de faire une réclamation auprès d'EOI (Electricity Of India, je viens de l'inventer ...), donc pas de ventilateur dans mon bungalow spartiate, mes lunettes glissent sur mon nez et mes doigts sur les touches de l'ordi à cause de la sueur, mais je pense à vous et, en attendant la fraîcheur de fin d'après-midi, je continue mon récit.

En ce qui concerne l'absence de repas avant 10h du matin, je m'étonne moi-même : aucune frustration, aucun malaise, il faut croire que le yoga matinal recharge bien le corps en énergie, même si c'est parfois difficile car les postures s'enchaînent tambour battant et le niveau des participants (majoritairement indiens) est excellent. Certains jours je n'ai rien mangé du dîner vers 18h au lendemain midi (car il faut que le repas soit éloigné d'au moins 2h du massage) et ça ne m'a posé aucun problème. Le swami est très strict sur la nourriture, et j'étais bien d'accord avec lui le jour où il nous a dit que manger devait correspondre à un besoin plus qu'à une envie, mais ça ne m'empêche pas de temps en temps de faire une entorse : quel plaisir la petite "descente" à la pâtisserie d'Enakulam : gâteaux très sucrés au lait concentré et aux  pistaches, petites boules de sésame au sucre de palme et délicieux jus d'ananas fraîchement pressé. Je discute un peu avec la cuisinière (c'est laborieux car elle ne parle pas anglais), mais elle me montre des petites choses, me fait goûter des ingrédients que je ne connais pas, me régale de morceaux de chair de noix de coco et est attentive à ce que je ne me trompe pas de récipient pour éviter le trop pimenté ! Quant à Amma (la mère du swami), en bonne mère, elle tente toujours de remplir mon assiette une seconde fois et se fait un plaisir de me proposer des chapatis !!!...

Ce matin, j'avais un peu de temps libre, je suis donc allée faire une ballade à pied aux alentours, sur la petite route qui serpente entre les backwaters : rencontres souriantes, invitation à entrer dans les jardins et à photographier, enthousiasme naïf devant les photos prises, cela aussi est nourrissant ...

Tout à l'heure, après dîner, petite "virée" à Ernakulam pour les festivités au temple, je vous raconterai ça la prochaine fois.

Dernière petite anecdote : hier, une rencontre plutôt désagréable dans mon "placard" bain de vapeur, je pensais que la sueur commençait à bien couler sur mon corps, certes c'était le cas, mais elle coulait d'une façon particulière sous mon bras puis sur mon flanc. Quand j'ai compris que c'était une bestiole, une araignée en l'occurence, je suis sortie du placard en hurlant, alertant le voisinage (Amma en l'occurence) vite rassuré par Catherine. La prochaine fois, j'inspecterai les lieux dans le moindre recoin ...

Sur ce, je vous laisse avec quelques citations à méditer. Je vous embrasse.   

PS pour la photo du Grand Swami Nirmalanda

20/01/2013 09:19

Dimanche à l'ashram

20/01/2013 08:31

Namaste (bonjour) et merci pour Namaste (bonjour)et merci pour tous vos messages auxquels je ne peux pas répondre individuellement mais le coeur y est !!!...

Oui, c'est dimanche, mais un jour comme les autres. Un petit plus aujourd'hui tout de même : pour le repas de 10h, un swami mendiant du Nord de l'Inde, ici pour quelques jours, nous a fait des chapatis (sortes de crêpes), un régal ; avec ça : curry bien sûr, riz et butter milk (du yaourt mélangé à de l'eau et assaisonné avec gingembre, piments verts, tomates, poivrons). C'est sûr, rien à voir avec café + tartines beurrées et confiture !!!... Mais je m'y habitue parfaitement et j'en redemande ... Si ce swami reste assez longtemps, je tâcherai de cuisiner un peu avec lui, car il paraît que c'est "an excellent  cook" (je ne vous ferai pas l'affront de traduire) !

J'ai commencé ma journée par une baignade, seule sur la plage, mais les vagues étaient quelque peu violentes, je me suis fait bien bousculer et j'ai eu assez peur, désormais j'attendrai la fin d'après-midi, c'est bien plus calme.

Est-ce que je vous ai dit que, lors de ma première baignade, j'ai vu des dauphins, assez proches de la plage ? Ils ont virevolté 2 ou 3 fois puis sont partis.

Aiko m'a dit qu'ils étaient venus me souhaiter la bienvenue !!!...

Hier, longue journée à Ernakulam où nous allions assister à la conférence d'un grand Swami (le maître du swami de l'ashram où je séjourne), le swami Nirmalanda Giri (vous pouvez le trouver sur internet), il parlait de la nourriture ayurvédique, mais comme il s'exprimait en Malayallam (la langue du Kerala) et que nous n'avions pas d'interprète, nous nous sommes contentées d'observer. Après la conférence, consultations publiques de plusieurs centaines de personnes à la queue leu leu, sans impatience (un modèle pour nous, occidentaux, qui ne supportons pas d'attendre), j'en ai profité pour prendre des photos, notamment des saris qui défilaient devant moi.  Puis, avec les swamis et quelques élèves et adeptes, nous avons été reçus dans une famille de notables de la ville pour le déjeuner : d'abord, nous sommes accueillis avec un verre de lait de coco (la noix est ouverte devant nous) et quelques morceaux de la chair, puis, assis au sol sur des nattes, nous sommes servis par les maîtres de maison (les swamis sont évidemment servis les 1er) : riz, curry à base d'un légume racine dont je n'ai pas retenu le nom, chutney de noix de coco, sauce pimentée (non merci pas pour moi, j'ai déjà la bouche en feu !), puis chacun lave son assiette et son verre ; pas de couverts, on mange avec les doigts de la main droite, ça y est je sais faire ! et on boit à l'assiette s'il reste de la sauce (tout ce qu'on interdit à nos enfants de faire à table pour être "bien élevés"). 

Le soir, petite "virée" aux festivités du temple d'Ernakulam : éléphants caparaçonnés de dorures et de pierreries, pétards, bougies, lampes à huiles, barbe à papa (et oui !), musique partout.

Retour apprécié à la quiétude de l'ashram.

Catherine devrait bientôt me donner mon massage et m'installer dans mon placard pour un autre bain de vapeur aux herbes (je vais être remise à neuf en profondeur !). Pour répondre à Caben, c'est bien le pricipe du hammam et c'est très supportable malgré la chaleur.

Bises chaleureuses à tous et à bientôt.

Previously on Agastya ashram *

18/01/2013 04:50

* Petit clin d'oeil aux amateurs de certaines séries américaines : "Previously on desesperate housewives" ou "Previously on Dexter" !!!... 

Je vais donc essayer de vous faire un résumé des épisodes précédents ...

J'insiste, mais c'est pour vous réchauffer un peu, il fait très chaud la journée, le meilleur moment c'est le yoga du matin entre 5h30 et 8h : fraîcheur de l'air, vent léger,  chant des vagues sur le sable, la nature qui s'éveille, le rouge somptueux du soleil levant sur les backwaters ... A 8h, nous buvons le 1er tchai (thé au lait aromatisé de diverses épices), puis vers 10h : massage,  allongée au sol sur une planche, il y a intérêt à renoncer aux standards de confort auxquels nous sommes habitués !!!... puis, en ce moment je bénéficie d'un bain de vapeur aux herbes médicinales pour calmer ma toux. J'ai alimenté la galerie de photos, vous pouvez me voir dans mon "placard". Plusieurs cours dans la journée bases de l'ayurveda, soins ayurvédiques, botanique en lien avec les soins ayurvédiques, recettes d'alimentation conforme à l'ayurveda. Les cours sont en anglais, le swami (c'est le pilier de l'ashram, aussi bien sur le plan spirituel que sur tout ce qui concerne la "logistique", les achats, les menus, les soins, les excursions ...), comme la plupart des indiens, parle anglais avec un fort accent, j'ai parfois du mal à le comprendre, c'est donc Catherine qui traduit si nécessaire.

Nous sommes allés en excursion à Munnar (Nord-Est de Cochin), c'est la région appelée "Tea Estates", à environ 1500m d'altitude (le point culminant est d'environ 2900m dans les montagnes où vivent encore des tigres) ; donc plantations de thé partout. Tout le long de la route nous avons eu une leçon de botanique en direct, et grande balade à pied avec explications sur l'usage des plantes que nous voyions.  J'ai été surprise de constater que le poivre est une plante grimpante plantée au pied d'arbres qui leur servent de tuteur et la cardamome pousse à l'ombre de petits palmiers. Le Kerala est une région très riche sur le plan botanique. 

C'est l'heure de mon massage, je vais devoir arrêter. J'espère que j'ai effectué correctement le transfert des photos dans la galerie. N'hésitez pas à me dire si ça marche bien. A la prochaine et ... ne prenez pas froid !!!... Je vous embrasse.  

REPOS

16/01/2013 09:10

Il me reste quelques minutes avant d'aller à mon prochain cours (bases de l'ayurveda), je resterai bien près de mon ventilateur !!!... Il est 13h30, la chaleur est au maximum mais je dois m'adapter : nous sommes trois élèves : une autre française : Catherine et une japonaise : Aiko.

Je vous joins une photo de l'intérieur de mon bungalow sur pilotis. J'espère pouvoir écrire plus longuement ce soir ou demain.

Après le cours nous devons aller au village.

A bientôt.

RENNES-COCHIN via ROISSY et NEW DELHI

15/01/2013 17:31

Départ de Rennes, un peu trop chargée à mon goût ! De plus, mon "embourgeoisement" m'a fait oublier le port du sac à dos !!!... et, je sors de chez Monsieur "Doigts de fée", mon ostéopathe favori ... Mon dos demande toujours grâce ! Dernier délicieux repas végétarien en France au "St Germain-des-Champs", une valeur sûre, allez-y !

Irène m'accompagne jusqu'au train, dernières photos, émotion et hop, c'est parti, je largue les amarres ! Je termine le bouquin d'Anita Nair "Compartiment pour dames", récits de vie de femmes indiennes qui passent la nuit dans le même train. Non, ce n'est pas un TGV ... 

Déambulations dans Roissy, derniers coups de fil et enfin me voici dans l'avion, près d'un sympathique indien, restaurateur en région parisienne et d'une jeune femme rennaise. Nous discutons bien, le temps passe assez vite, le repas indien est délicieux pour un repas d'avion ... Par le hublot j'assiste à un magnifique lever de soleil au-dessus des nuages, puis j'aperçois les sommets enneigés du Pakistan et finalement, New-Delhi commence à apparaître à travers la brume (de pollution je pense). 

Longue journée dans l'aéroport de New-Delhi (10h-19h) : j'ai faim, soif, sommeil ; rien de passionnant si ce n'est l'obsevation des voyageurs en transit, et, oh ! merveille, je découvre de confortables transats où je peux m'installer pour un bon somme réparateur.

Arrivée à Kochi (prononcer Kotchi, nom indien de Cochin qui ne fait qu'un avec Ernakulam) vers 22h le 11/01. Un taxi, envoyé par l"ashram, m'attend avec un panneau au nom de MRS MYRIAM !

Encore une heure de route : circulation intense, conduite "sportive", pour ne pas dire "kamikaze". Nous arrivons tout de même à bon port : après la route nationale, nous empruntons une petite route qui serpente entre des étendues d'eau de toutes parts pour se terminer "au bout du monde" sur une piste sablonneuse qui longe la mer. Je crois tout d'abord à une erreur tellement le lieu est isolé, j'imgine le pire pendant quelques secondes de panique intérieure, puis une lumière s'allume et je suis accueillie par une charmante française, Catherine, qui me conduit à ma chambre. Ce n'est pas un 4*, ni même un 3* et bien loin aussi d'un 2*. J'aurai l'occasion d'en reparler. J'apprécie tout de même d'avoir un lit malgré la présence inévitable de petits gekos (sortes de lézards blancs, aux yeux globuleux et aux pattes à ventouses) et de quelques insectes indésirables à la salle de bains (un bien grand mot là aussi), mais je ne vais pas me plaindre, je l'ai bien cherché !!!...

Nuit agitée, mais le réveil me fera oublier tous ces désagréments ...

Suite au prochain numéro. Je dois me coucher car je me lève très tôt demain matin (vers 5h) pour le cours de yoga quotidien sur une terrasse face à la mer où, presque chaque jour, on peut voir les dauphins.

 

 

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