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Nos amis les bêtes ...

30/03/2013 16:45

Article écrit à Hampi et envoyé du Sud de Goa (précisément Colva Beach) où ce soir la connexion internet est très réactive ...

Photos prises pendant la célébration de Holi à Hampi, au sommet pour le lever de soleil avec les singes et Lakshmi au bain ... il faudra que je libère de l'espace pour les photos . 

 

Hampi 28/03/2013

Les singes, ayant décidé que le temps de la contemplation avait assez duré, se font entreprenants !

L'un d'eux chipe une bouteille d'eau en plastique et s'acharne avec les dents sur le bouchon qu'il ne peut dévisser … Un autre saute sur une femme (au bord de la crise d'hystérie), lui pique son paquet de biscuits, l'ouvre lui-même et s'en va tranquillement le déguster plus loin … Un 3ème, qui a dû me repérer depuis un moment (je suis assise, mon sac à dos posé près de moi), tire carrément sur mon sac … Je m'insurge (faut pas charrier …), pas trop sévèrement tout de même car il a de l'aplomb, il m'impressionne, il est à 20cm de moi et j'ai pu voir ses dents de près … V'la-ti pas que ça le fâche, il tire sur ma jambe de pantalon en ouvrant une gueule menaçante (un francophobe, j'en suis sûre !), je pousse un cri, non non, on ne se moque pas, j'aurais voulu vous y voir !!!... Rapidement un guide indien intervient et le chasse … ouf, je ne rentrerai pas enragée !!!...

Je vais pouvoir boire un coup tranquille et déguster ma petite barre de céréales, j'ai bien besoin d'un remontant après toutes ces émotions … Que nenni ! Le primate n'a pas renoncé … L'air de rien, il s'approche à nouveau, tire sur ma bouteille d'eau, heureusement bien coincée dans sonfilet et se met à grignoter un petit colifichet (le porte-bonheur rouge et jaune que tu m'as offert à mon départ Françoise, merci encore, il a failli me coûter la rage !!!...) qui pend à la fermeture éclair de mon sac. Nouvelle intervention énergique du guide ! Enfin la paix !

Le soleil est bien levé, la lune a disparu (ça me fait penser à la chanson de Charles Trénet : « Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend ... ») ; dernier tour d'horizon panoramique, bye bye greedy monkeys … Après avoir gravi le versant nord, nous amorçons le descente sur le versant sud !!!... On a le sens de l'orientation ou on ne l'a pas … A voir !

Chants d'oiseaux, cris des singes au loin, son cristallin de la rivière au fond de la vallée, chants envoûtants des mantras venus du temple voisin nous accompagnet le long de la descente. Un papillon par-ci, un écureuil par là, un beau lézard orange et noir ailleurs, un paon (mais oui, un paon) se pavane (c'est normal, il n'y a qu'à voir l'étymologie …) quelques rochers plus haut, de belles fleurs aux larges corolles mauve absorbent la lulière naissante et … tiens, mais où sommes-nous ???...Alors … voyons voir … réfléchissons … Le soleil se lève à l'est, ça c'est sûr … Nous sommes … à … l'ouest … mais alors complètement à l'ouest (au 2nd degré pour ceux qui n'aurait pas saisi tout de suite !!!...) … Nous sommes donc … là … en bordure de la bananeraie, les pieds commençant à s'enfoncer dans la terre meuble. Allons au 1er virage et nous déciderons de la direction à prendre … Tiens, un temple, c'est original dans le coin ! On va bien trouver quelqu'un …

Pas du tout ! Quelques épineux s'accrochent à mes basques, il commence à faire bien chaud … « Help, I need somebody, help ... » Pas de Beatles à l'horizon, faire demi-tour, non merci !

Le chauffeur du rickshaw nous a laissé son n° de cellulaire, chouette, je l'appelle … Mais, damned, nous sommes sur un site du 13ème ou 1'ème siècle et, au royaume de nVijayanagar, il n'y a pas de réseau téléphonique …

Bravement, nous continuons vers … l'ouest, sinon, c'est s'enfoncer dans la bananeraie ou fefaire l'escalade ….

De ruine en ruine, nous finissons par atteindre la route (la seule) et, surprise magnifique et méritée : sur le mur du temple qui nous fait face : une dizaine de perruches vert fluo sont posées et s'envolent en un ballet éclatant à notre approche … Quels sont les grossiers personnages qui osent mettre ces merveilles en cage ???...

Nous marchons encore un bon moment, il y a enfin des panneaux, avant de retrouver notre chauffeur, serein …

Il est temps de rejoindre la rivière pour assister au bain de Lakshmi, l'éléphant du temple (ils s'appellent tous Lakshmi …). Nous assistons donc à ses ablutions, assises sur les marches qui descendent à la rivière … puis nous partons lorsque la scène tourne au spectacle touristique : donner 100 roupies au cornac pour pouvoir brosser l'éléphant couché dans l'eau et qui, apparemment a très envie de se mettre debout … Cela ne m'intéresse pas et cela me gêne plutôt d'assister à ça...

Bye bye Lakshmi, take care ...  

"Toute la beaute du monde" ...

29/03/2013 12:41

Hampi 28/03/2013

J'ecris toujours sur l'ordi de la guest house, donc, pas d'accents et ... pas de photos cette fois-ci !

Certains, parmi les plus assidus,auront remarque le peu de teneur de mes derniers articles, d'autres n'auront rien remarque du tout, je ne leur en voudrai pas ... Certes, je l'ai deja dit, l'internet n'a pas ete toujours tres cooperatif, mais comment trouver le temps de rediger correctement un recit apres :

- avoir reve dans le Palais des Maharadjas, nourri les singes en liberte du Jardin botanique, s'etre joint aux adorateurs de Shiva dans le richissime temple de la secte Hare Khrisna, avoir fait des offrandes a Ganesh au tres kitch temple de shiva, avoir parcouru et aime Bangalore avec Michal (un tcheque travaillant a Bangalore),

- avoir decouvert et apprecie Mysore avec Rebecca, une etudiante allemande de Munich,

- voyage avec une adorable famille d'indiens, partageant conversation et nourriture,

- passe la nuit dans un autre train avec Andy (un anglais de Manchester prof de shiatsu), sa couchette surplombant la mienne, cela cree des liens,

- partage mon petit-dejeuner avec une israelienne de Tel Aviv (j'ai oublie son prenom, qu'elle me pardonne !) ayant decide, en 2 semaines, d'arreter son travail et de partir en Inde au lieu de se morfondre chez elle,

- celebre "Holi" a peine debarquee ici apres la nuit de train, avec une joyeuse foule en delire, barbouillee (moi y compris !) de poudres de couleur, dansant a travers les ruelles au rythme de percussions endiablees,

- arpente le site d'Hampi, en long, en large et en hauteur du lever au coucher du soleil avec Vicky, une hollandaise, etudiante en medecine ...

Donc, oui, je vous le demande, comment trouver le temps ???...

Et bien voila, je l'ai trouve, ce soir a 22h30 malgre un reveil a 5h30 pour ne pas rater le lever du soleil a 6h au sommet du site d'Hampi.

Un peu rude cette escalade matinale, la sueur trempe deja ma tunique...

Vicky est grande et charpentee (hollandaise quoi !), nous n'avons pas le meme rythme, je lui suggere de ne pas m'attendre. J'espere qu'il n'y a qu'un chemin a travers ces eboulis de pierres. je doute 1 ou 2 fois mais j'arrive a bon port apres avoir profite d'une vue epoustouflante sur un paysage de palmeraies, de bananeraies, de rizieres et de ruines eparpillees sur des kilometres, le tout encadre de collines rocailleuses aux tons ocre et rouge  ...

La pleine lune n'a pas encore rejoint ses appartements a l'ouest et, a l'est, le ciel se colore de rose ...

Juste avant que j'atteigne le sommet, j'apercois, a contre-jour, les silhouettes perchees de quelques singes matinaux.

Une dizaine de personnes, silencieuses, sont assises, face a l'est (c'est drole comme, partout au monde, chaque lever et chaque coucher de soleil est un reel evenement ...).

Chuchotements admiratifs, photos ... Que de beaute !!!...

Suite tout a l'heure ou demain. Je vais aller me restaurer un peu ...

Je vous embrasse tres tres chaleureusement !!!... et ... je vous conseille vivement la suite !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Holi a Hampi ...

28/03/2013 15:25

Quelques mots seulement, je suis sur un clavier US, alors ca me perturbe ... et, desolee, il fait trop chaud sous ce ventilo ...

Je suis a hampi, voyage 'costaud' mais qui en valait vraiment la peine ... je suis arrivee en pleine celebration de 'holi', non non je ne raconte pas maintenant, je veux vous garder pour une autre fois et mon temps de connexion expire ...

Demain soir, depart pour Goa par train de nuit. The end is near ...

Big kisses to everybody.

Le temps s'accélère ...

26/03/2013 11:00

Super, il me reste encore un peu de temps et un peu de crédit WIFI avant de quitter Mysore tout à l'heure par le train de 18h. Je rejoins Bangalore où je prends un train de nuit pour Hospet où je prends un bus pour rejoindre Hampi où ... Je me pose (me repose sûrement pas, mais je ne suis pas là pour ça !) pendant 2 jours ... La fin est proche, je sens déjà poindre un brin de nostalgie alors j'ouvre les yeux encore plus grands et je savoure chaque instant, chaque rencontre (et il y en a de magnifiques) intensément !!!... Mes dernières destinations m'ont laissé trop peu de temps pour le blog, j'ai continué mon journal bien sûr, il me servira de support pour quelques récits rétrospectifs ...

L'excursion d'hier, bien qu'épuisante, valait vraiment la peine ( Palais de Maharadjas biens sûr, temples aussi, galerie d'art, sculptures colossales, campagne magnifique : rizières, canne à sucre et palmiers à perte de vue ...). Elle s'est terminée, dans de grands jardins, par un spectacle de fontaine "dansante" sur de la musique bollywood !!!... De jeunes indiens, envahissaient l'esplanade pour danser avec ardeur, le spectacle en était d'autant plus excitant !!!... Quelle vitalité dans ce pays, malgré tout ce qui peut être difficile. Et j'ai alors sympathisé avec une jeune étudiante allemande, Rebecca, qui est venu me voir à l'hôtel aujourd'hui. On a pu ainsi encore un peu bavarder autour d'un bon repas et d'un excellent jus de raisin frais (non non pas du vin, du raisin). Un couple d'indiens de bombay m'a également laissé ses coordonnées au cas où j'aurais quelque tracas que ce soit lorsque j'y séjournerai en avril (adorables !). Il me reste 8 minutes, j'essaie de joindre quelques photos. Bises.

Résumé de quelques épisodes précédents ...

24/03/2013 19:11

 

Mysore 24/03/2013

Nous en étions restés à mon retour en bus Chidanbaram-Pondichéry. Comme j'ai pas mal bougé depuis et que l'internet n'est pas toujours à la hauteur, j'ai pris un peu de retard et parfois bousculé la chronologie … Mes deux dernières soirées à Pondichéry ont été cinématographiques. L'alliance française organise un festival de cinéma français avec projection de films assez récents. Cela se passe en plein air, au bord de l'avenue de la plage face à la statue de Gandhi. Les lueurs du soleil couchant rosissent le ciel derrière l'écran. Les gens vont et viennent, mangent, téléphonent, s'interpellent … Le son est tellement fort que ce n'est même pas gênant ! Je sympathise avec mon petit voisin de 7 ans : je lui propose des cacahuètes, qu'il refuse ...Puis il me propose de goûter à sa glace … et je refuse ! Echange de bons procédés !!!...

La veille, lors d'un dîner au Surguru's bondé, on m'avait installée à la table de deux jeunes indiens. Quel meilleur moyen que de parler de nourriture pour lier la conversation au restaurant ???... Je leur demande donc ce qu'ils mangent … Lorsque mon assiette arrive, l'un d'eux me verse un peu de son plat pour me faire goûter. Excellent en effet ! Je dois l'arrêter pour qu'il ne me resserve pas …

Pour en revenir au cinéma (non non je ne perds pas le fil, vous non plus j'espère !!!...), le premier soir, la projection a été retardée pour cause de retard du ministre qui venait inaugurer le festival.

Il était dans les embouteillages (raison officielle) et … n'est jamais arrivé … Pourquoi ? J'étais sûre que vous alliez le dire … Et bien je suis au regret de vous dire que je n'en sais rien, mais ça ne m'a pas empêchée d'apprécier la séance ...

Première séance : « Le chat du rabbin » de Johan Sfaar (pas sûre de l'orthographe), d'après sa BD. Si vous ne connaissez pas, laissez-vous tenter, vous ne le regretterez pas. Il y est question de religion et de superstition, de tolérance et … d'amour ! What else ???... Et ce n'est tous les jours qu'on rencontre un chat qui parle au lieu de miauler …

Deuxième séance, très différente, mais très attrayante aussi. Bien que je l'aie déjà vu, j'ai apprécié de revoir Fabrice Lucchini, enfin libre et « vivant » avec « Les femmes du 6ème étage »... Et là, encore, il est bien question d'amour …

Quel plaisir d'être installée au grand air pour regarder un film !

La ville de Rennes organise de telles projections l'été lorsque le temps le permet. Je me souviens d'avoir vu « Ridicule » projeté au Thabor : un très beau moment sous le ciel étoilé !

Fin de la parenthèse francophone !

La veille de mon départ, Vasu me disait que j'allais lui manquer et qu'il pleurerait sûrement en nettoyant ma chambre !!!... D'ailleurs, il m'a téléphoné pendant mon séjour à Mamallapuram pour avoir de mes nouvelles et me dire à nouveau combien je lui manquais !!!...

Pour le consoler (on fait c'qu'on peut !), je lui ai offert, ainsi qu'à Pournei et Jacqueline, du chocolat Toblerone ; c'est beaucoup trop cher pour eux, ils semblaient ravis et n'ont pas attendu pour le manger … Puis ils m'ont fait une petite liste de ce qu'ils aimeraient que je leur apporte de France la prochaine fois !!!...

Bien consciente de laisser derrière moi une vallée de larmes, j'ai tout de même quitté Pondichéry tôt le matin en autorickshaw jusqu'à la gare routière.

Exceptionnellement j'ai pris un bus climatisé, donc beaucoup plus cher (3€ pour une centaine de km !!!...) ; je me suis laissée influencer par les rabatteurs très persuasifs et je n'avais pas envie de galérer pour en trouver un autre … Le trajet jusqu'à Mamallapuram est ainsi plus rapide et moins fatigant mais je préfère tout de même les bus « populaires », plus animés et où l'on respire mieux (toutes les fenêtres sont ouvertes …).

Le bus me dépote vite fait bien fait au bord de la route, à l'extérieur de la ville, en plein cagnard … Une minute d'affolement seulement : un autorickshaw se présente et me dépose illico presto à la guest house New Manoj Cottage d'où j'écris ce texte.

Grande chambre rose bonbon (photo envoyée il y a quelques jours), terrasse avec vue panoramique sur le village et la mer qui est presqu'au pied de la maison. Au loin, j'aperçois le Temple du rivage et le va-et-vient des barques de pêche. La ruelle est tranquille … Sous ma fenêtre, à l'ombre de l'entrée du temple, l'après-midi les hommes jouent aux cartes puis certains font ensuite une petite sieste sur le carrelage … Le matin, les femmes viennent faire le plein d'eau avec cruches, bassines et bouteilles de plastique. Quant aux vaches, forte de leur immunité (j'm'en fiche, j'fais c'que j'veux, chui un animal sacré …) ne se gênent pas pour renverser les poubelles de la ruelle qui vient d'être nettoyée !!!

Après avoir lavé le sol devant leur maison, les femmes tracent le rituel « kolam » sur le seuil avec de la farine de riz. Ce que j'appelais « mandala » n'est pas le terme exact, un homme d'ici m'a dit que c'était « kolam », je rectifie donc. Pendant ce temps, sur le seuil aussi, Monsieur déguste son thé en lisant le journal … No comment ! Mais vos commentaires sont les bienvenus !

Je vous envoie ce texte de Mysore puis je vais vite me coucher car j'ai une journée très chargée demain à la découverte de la ville et des alentours.

Je vous embrasse.  

Nouvelles très très brèves ...

22/03/2013 15:53

Bangalore 22/03/2013

Journée de voyage épuisante depuis 5h30 ce matin ... Il est 20h30, je vais casser une p'tite croûte et ... dormir (j'espère !). Pas le courage d'écrire, alors, juste 

une petite photo pour vous montrer que je vais bien. Elle a été prise hier à Mamallapuram. Et puis une de ma chambre rose ... 

Je vous embrasse.

Nouvelles brèves ...

21/03/2013 17:43

 

Mamallapuram 21/03/2013

Juste quelques mots (internet très lent alors je ne veux pas transmettre un message trop "lourd") pour vous dire que je me plais beaucoup à Mamallapuram (petite ville de 12000 Habitants entre Pondichéry et Chennai). La basse saison a commencé, il y a donc peu de monde, ce qui ne doit pas être le cas en janvier février. Habitants charmants, nuits calmes, sites remarquables, petits stands d'en-cas et de thé fameux ... J'y reviendrai plus en détails depuis Bengalore ou Mysore où je serai dans les prochains jours.

Bises à tous.

 

 

 

Bienvenue en Royaume d'Utopie ...

20/03/2013 10:59

 

Auroville 16/03/2013 Midi à la terrasse de la cafeteria d'Auroville

Il y a 2 jours, j'ai découvert le site avec un « tour »organisé par l'office de tourisme de Pondichéry.

Premier aperçu très engageant de la ville universelle imaginée par La Mère :

« Les buts d'Auroville :

Une effective unité humaine

La Paix sur la Terre. »

Pas une mince affaire !!!...

J'ai pourtant bien écouté la présentation mais j'ai déjà oublié quand la 1ère pierre a été posée. Début des années 70 je crois. La Mère a « quitté son corps » peu de temps après … Mais l'oeuvre était sur la voie.

Une urne contient un peu de terre de chacun des 124 pays qui ont offert le terrain pour la construction.

N'étant pas en possession du pass d'accès pour l'intérieur (Inner Chamber) du Matrimandir (énorme sphère dorée, coeur spirituel d'Auroville), je dois me contenter du point de vue extérieur.

Pour y accéder, il faut emprunter un joli chemin de terre rouge à travers les arbres. Chemin ponctué de 12 stèles sur lesquelles sont peintes des fleurs, chacune étant le symbole d'une qualité. C'est naturellement La Mère qui en est à l'origine …

La récompense à l'effort fourni est au bout du chemin : l'apparition progressive de la coupole du Matrimandir, éclatante dans la limpidité du ciel bleu, d'abord masquée par quelques branches, puis révélée dans sa parfaite nudité … Posée dans un immense espace d'herbe et de pierre rouge, comme un vaisseau futuriste prêt à prendre son envol …

Je l'admets, je suis « baba » ! Pour l'architecture bien sûr, mais aussi parce que je ne m'attendais pas à ressentir, à ce point, une réelle « présence »...

Je ne peux pas en rester là, je décide donc de revenir en espérant qu'il y ait encore de la place pour les jours à venir.

Youpi ! La Mère est avec moi : je peux obtenir un pass pour une visite et une séance de méditation dans le « ventre » (le terme est de moi je le précise car je ne sais pas du tout si cette notion-là a été intégrée à la construction, mais pour moi, l'évocation s'est imposée) du Matrimandir.

Voilà d'où je viens au moment où j'écris dans mon inséparable cahier.

Ce matin, départ à la fraîche en autorickshaw : ½ h de trajet à travers ville et campagne. Peu de circulation, c'est tellement rare que ça vaut la peine d'être souligné ! Les petits troupeaux de chèvres occupent encore une partie de la chaussée, pas encore décidées à se mettre en route, les vaches ont commencé leur exploration éboueuse, les écoliers tirés à 4 épingles, parfaitement coiffés attendent le bus … J'apprécie la fraîcheur de l'air sur ma peau, je suis impatiente …

Déposée au parking, je suis absolument seule, première visiteuse … Il n'y a pas de grille, j'entre, je m'installe un moment près d'un bassin d'où émerge une fleur blanche de nénuphar. Hormis les chants d'oiseaux, c'est le silence … Je le déguste, j'en suis tellement privée depuis 2 mois …

Peu à peu le lieu s'anime, je peux boire unvrai bon café bio avec du vrai sucre intégral bio (Ah! On ne perd pas comme ça ses habitudes de nanti …).

Puis, projection du DVD de présentation d'Auroville : frissons à l'écoute de la voix de La Mère (cela m'a vraiment prise au dépourvu …) : « Il devrait y avoir quelque part sur la terre un lieu dont aucune nation n'aurait le droit de dire : « il est à moi » ; où tout homme de bonne volonté ayant une aspiration sincère pourrait vivre librement comme un citoyen du monde ... ». Cette citation est extraite du rêve de La Mère, elle date d'août 1954.

Ensuite, un petit bus nous attend pour quelques minutes de trajet. A l'arrivée un « guide » nous prend en charge.

Dépôt des sacs, appareils photos, téléphones. J'apprécie d'être ainsi délestées de ces objets auxquels trop souvent nous nous soumettons. Ce n'est pas si évident que ça d'avancer les mains nues …

Légers donc, nous suivons le guide jusqu'à l'ombre d'un arbre où il retrace à grands traits l'histoire d'Auroville en insistant sur le fameux rêve de La Mère qui en est à l'origine. Pour ceux que cela intéresse, j'ai acheté un petit livre que vous pourrez consulter à mon retour.

La recommandation n°1 est le silence ABSOLU …

Enfin, nous nous mettons en route pour le « Saint des Saints » …

Le mot « procession » prend tout son sens : une file silencieuse et concentrée avant dans un espace dépouillé (herbe rase et fleurs à courtes tiges n'entravent pas le regard). Une allée de pierre rouge descend lentement vers l'entrée. Nous entrons pieds nus et, assis sur des serviettes immaculées, nous enfilons une paire de chaussettes tout aussi immaculées … Tout est parfaitement réglé pour que la procession ne se disperse pas …

Puis commence une douce ascension, en colimaçon, sur de la moelleuse moquette , vous l'aurez deviné … immaculée … Sur les parois de la sphère, à intervalles réguliers, des rigoles dorées, en pente, laissant couler de l'eau, indéfiniment … J'imagine bien comme ça la montée vers le paradis … Enfin, arrivée au « coeur » : une grande salle ronde structurée par 12 immenses piliers de marbre blanc. Deux cercles de coussins blancs sont posés autour de la salle. Chacun s'installe sur un de ces coussins, face à un énorme globe de cristal (le plus gros du monde : 70 cm de diamètre) posé au centre de la pièce. Ce cristal reçoit un faisceau lumineux, venu à travers un autre cristal situé dans l'ouverture du plafond de la sphère, créant ainsi un pilier central de lumière, vivant …

L'effet est saisissant ! Je suis subjuguée (je pèse mes mots), à nouveau submergée par l'émotion …

Jamais de ma vie je n'ai connu un tel silence, véritablement un silence « assourdissant » (je ne sais plus de qui est cette expression) … et l'envie que cela dure toujours !

Mais, il faut se lever, reprendre la procession à l'envers (en descendant c'est bien aussi …), rendre ses chaussettes et retrouver la « vraie vie » …

Petit détour tout de même près de la fleur fontaine centrale : pétales de marbre blanc en pente vers un coeur de cristal, animés par l'eau qui s'écoule en continu. Murmure de l'eau, reflets irisés, encore un « p'tit coin d' paradis » (sans « un coin d' parapluie »)…

La visite se termine sous le grand banyan (centre géographique d'Auroville). Je m'attarde longuement contre plusieurs de ses troncs, espérant capter une part de l'énergie de cet arbre formidable …

Je m'éloigne à regret, le Matrimandir échappe à ma vue, mais qu'importe … ce que j'ai vécu là est inscrit en moi, indélébile …

Et je terminerai sur une autre citation extraite du rêve de La Mère :

« … Un lieu de paix, de concorde, d'harmonie, où tous les instincts guerriers de l'homme seraient utilisés exclusivement pour vaincre les causes de ses souffrances et de ses misères, pour surmonter ses faiblesses et ses ignorances, pour triompher de ses limitations et de ses incapacités ... ».

Je vous embrasse.  

PS J'ai ajouté 2 pages de photos à la galerie : des fleurs d'Auroville et, of course, le MATRIMANDIR 

Je suis à Mamallapuram et l'internet est paresseux !

Où il est question de Shiva et de la conduite en autobus ...

18/03/2013 12:37

 

Pondichéry 18/03/2013

Ma visite au temple de Nataraja à Chidanbaram date déjà de quelques jours. C'est vraiment un lieu qui vaut le déplacement. C'est à 60 km d'ici soit 2 h de bus !!!... Les photos sont dans la galerie.

D'abord 1/2h de marche jusqu'à la gare routière. Ni circulation, ni bruit, il est trop tôt : un régal …

Sur mon chemin toujours les mandalas dessinés à l'entrée des demeures ou des boutiques avec de la farine de riz (j'en ai photographié une sacrée collection) ; les sans-abris dorment encore sur les trottoirs ou même sur les bords de la 4 voies ; des vaches et leur veau, en compagnie d'un superbe coq, sommeillent sous leur auvent en plastique, quant aux chèvres elles sont déjà debout en quête de nourriture … Arrêt photo devant un chariot fleuri transportant la cruelle déesse Khali … Bon café dans une échoppe où un très vieux monsieur insiste pour me laisser le tabouret sur lequel il était installé pour manger son plat de riz. Je passe très vite près d'un pauvre hère, fouillant dans un tas de loques sur le sol, et dont Brassens aurait pu dire qu'il « exhibe malgré lui ses humbles génitoires » !

J'ai de la chance, à mon arrivée le bus est presque prêt à démarrer : musique à fond, vendeurs d'en-ca, de fruits, de thé montent et descendent …

Je m'installe bravement à l'avant et puis, là, je suis tout près des divinités protectrices collées sur le pare-brise !!!...

Difficile de faire des photos en route, mais, c'est le matin, je suis en pleine forme, « j'imprime » au maximum :

Un homme seul, debout sur une embarcation  légère, une longue perche à la main, au milieu d'une étendue d'eau lisse comme un miroir … J'imagine son regard tendu vers l'horizon.

Un bel homme en bleu, sur son vélo, tête haute, barbe blanche bien taillée … J'imagine qu'il est joyeux.

Deux fillettes en uniforme scolaire rouge et blanc, rubans rouges au bout de leurs nattes, pimpantes et bavardes … J'imagine qu'elles sentent bon.

Des files de carrioles tirées par des boeufs aux cornes multicolores, en attente pour des chargements de sable de chantier.

Des rizières, camaïeux de verts piquetés des taches de couleurs éclatantes des saris.

Quelques hameaux où tôle et béton n'ont pas encore chassé feuilles de palmes et terre … et où vaches et chèvres mangent de la verdure.

Le bus m'arrête en plein coeur de ville, à 2 pas du temple.

Il est 10h30, la chaleur est écrasante. A chaque fois je me dis : « Je ne vais pas tenir le coup ! » Et si, j'ai encore du potentiel en réserve …

Il faut déposer les chaussures et … courir à l'ombre du gopura tellement le sol est brûlant …

Le temple de Nataraja (incarnation de Shiva en Danseur de l'Univers) est, selon Lonely Planet, un fleuronde l'architecture dravidienne et fut érigé vers 1310 sous la dynastie « chola ». Certains affirment que quelques bâtiments datent du Vième siècle (dynastie « pallova). Il est donc dédié à Shiva car « selon la légende, Shiva et Kali entamèrent un concours de danse soumis au jugement des dieux dans une forêt proche. Shiva acheva sa chorégraphie par un lancer de jambe que Kali fut incapable de reproduire, il obtint ainsi le titre de Nataraja, seigneur de la danse. » (Extrait de Lonely Planet).

A l'entrée, la voûte du gopura est recouverte de 108 sculptures qui représentent les 108 postures sacrées de la danse classique tamoule : magnifique, seulement de la pierre nue, sans couleurs …

Dans la cour : un grand espace ombragé où l'on peut marcher, s'asseoir, lire, manger, parler, dormir … Quelques chèvres s'y promènent et viennent même quémander un peu de nourriture.

Plus loin, un très grand bassin pour les ablutions : non non merci je ne prendrai pas d'eau cette fois-ci encore !!!...

Je passe un grand moment à regarder tous les swamis installés en haut des marches du bassin, sollicités par les pélerins pour recevoir des bénédictions ou connaître leur avenir : bougies, encens, ghee, lait et offrandes de toutes sortes jonchent le sol … Incantations, récitations de mantras et … donations !

Accès gratuit mais photos interdites à l'intérieur du temple.

Des centaines de fidèles recueillis, et l'on peut ressentir l'intensité  de leur attente, sont debout face au sanctuaire où va se dérouler la cérémonie du feu (il y en a 6 par jour). Rituel immuable depuis des milliers d'années dit Lonely Planet.

Une fois encore, je ressens, avec acuité, cette ferveur et la partage spontanément …

On me dévisage d'abord puis, on m'oublie, mêlée au flot …

Quelques jeunes filles, parées de tenues chatoyantes (costumes d'écoles de danse je pense), intégrées à la file d'attente, se mettent soudain à danser, en hommage à Shiva. La magie opère, j'imagine parfaitement Shiva et Kali se défiant dans ces postures magnifiques …

Sons de cloches, tambours,fumées d'encens, odeur de ghee accompagnent la « fièvre » qui s'intensifie : psalmodies, chant magnifique d'une femme, seule, extasiée. Les portes (d'argent me semble-t-il) se ferment, puis s'ouvrent (clameur chuchotée de la foule !!!...) laissant apercevoir la statue sacrée. Des prêtres balancent devant elle (comme avec un encensoir) des suspensions de feux d'huile et de ghee : ombre, lumière, ombre, lumière se succèdent quelques minutes et le portes se referment … Décrire l'intégralité du rituel prendrait des pages entières … Peu à peu mon intérêt se tourne plutôt vers les fidèles qui, maintenant, se mettent en route pour suivre (je me joins à eux) dans les dédales du temple, la statue déposée sur un « brancard » ( non non elle n'est pas malade, mais je ne trouve pas de mot plus approprié) fleuri porté par 4 prêtres. Arrêts multiples, bénédictions devant chaque effigie de divinité, au pas de course …

A la fin du cycle, chacun reprend sa place et tous les pèlerins se retrouvent, toujours dans le temple, à un endroit où l'on distribue de la nourriture. Je n'ose pas m'en approcher, j'imagine que c'est réservé aux pauvres, mais on m'y invite pour une délicieuse assiette de pongal (semoule de riz avec quelques légumes et noix de cajou). Je suppose que ça doit servir de « soupe populaire » aux plus démunis … Je reste pour une seconde cérémonie puis je pars flâner en ville, rasant les murs en quête d'un peu d'ombre : un jus de citron ici, un tchai là, une mangue ailleurs (je la prendrai sans piment, merci …). Je m'éloigne de la rue principale, les ruelles sont plus calmes. Je suis observée avec curiosité et bienveillance me semble-t-il. Des enfants répondent timidement à mon bonjour et courent se cacher dans leur maison !!!...

Retour à la gare routière pour un retour vers Pondichéry réellement terrifiant ! Le chauffeur a -t-il mangé du lion ou est-il, simplement, pressé de retrouver sa dulcinée ??? …

Je suis prête à lui proposer de prendre le volant à sa place tellement j'ai peur : ça tangue, ça freine, ça double, ça klaxonne, c'est infernal !!!... Sans oublier la musique qui, dit-on, adoucit les moeurs !

J'essaie de me rassurer en regardant les autres passagers : tous sont parfaitement sereins, il faut que j'apprenne ! (cela me rappelle certains taxis d'Abidjan, il y a 40 ans, sur lesquels était inscrit : « S'en fout la mort » !

Peut-être qu'en effet, mépriser le danger permet de l'éloigner !

Je vous laisse sur ce sujet de méditation et je vous embrasse.

 

 

"Beaucoup de bruit pour rien ..." Mais oui, mais oui, c'est du Shakespeare !

17/03/2013 10:38

 

Pondichéry le 14/03/2013

Chères lectrices, chers lecteurs,

Je vous en conjure : appréciez, que dis-je, dégustez, savourez cet article …

Mais, pourquoi ? Me demanderez-vous à juste titre … Et bien, tout simplement parce qu'il a failli ne pas exister …

Mais, pourquoi ? Réitererez-vous toujours à juste titre … Et bien tout simplement parce que j'ai failli être dans l'incapacité définitive de l'écrire …

Mais, pourquoi ? Insisterez-vous … Ah ! Ces français !!!... Et bien tout simplement parce qu'un scooter, occupé par 2 charmants jeunes hommes au sourire éclatant, s'est arrêté à 2cm de moi qui n'avait rien vu venir …

Et oui, je ne suis pas encore assez vigilante avec cette satanée conduite à gauche … Comme me le disait un indien l'autre jour : les français ont perdu l'Inde car ils étaient beaucoup plus « gentils » que les anglais (je n'ai pas d'avis tranché sur la question, mais j'aurais tendance à être d'accord avec lui … Souvenez-vous, qui a dit : « Messieurs les anglais, tirez les premiers ... « , si c'est pas de la gentillesse ça !!!...). C'est donc bien à cause des anglais que j'ai failli me faire écraser et vous priver ainsi de votre « daily favorite reading », n'est-il pas ???...

(Ceci dit, s'il y a un anglais dans la salle, j'espère qu'il a compris que je plaisantais …).

Je sortais tout juste du Surguru's (vous vous souvenez, c'est mon resto favori, aïe, aïe, aïe je sens que l'attention se relâche …et vous n'avez même pas l'excuse de la chaleur !), donc je sortais du Surguru's après avoir brillamment passé l'épreuve du feu du « tandoori » !!!...

Je dis « brillamment » mais je me vante, car, à la 1ère bouchée, j'ai bien cru (comme dans les dessins animés de Tex Avery) que la mise à feu allait me faire traverser le plafond en hurlant …

Mais, ma très bonne éducation m'a enseigné retenue et maîtrise de soi : je me suis donc à moitié étouffée le plus silencieusement possible et, lorsque la parole m'est revenue, j'ai demandé une coupelle de yaourt 'ce qu'ils appellent « curd ») : c'est l'antidote idéal ! Une cuillerée de tandoori, une cuillerée de yaourt, etc .

Il était donc écrit que je survivrais à ces épreuves et, vous savez maintenant « pourquoi » je vous incitais si ardemment à « apprécier, savourer, déguster ... ».

C'est fou comme, de toutes petites choses, on peut faire des romans … Et, qu'est-ce que je me régale à vous les raconter !!!...

Promis, la prochaine fois j'essaie de faire quelque chose de plus documenté. Culturel, historique, géographique, religieux ??? Je ne sais pas. Certains articles sont en attente depuis des jours, ils ne sortiront peut-être pas de mon cahier car je me laisse entraîner par les anecdotes du quotidien. Toutes ces petites choses qui tissent la vie courante et qu'on laisse passer sans les voir …

Ici, c'est sûr, j'ai les yeux grand ouverts !!!...

A très bientôt. Je vous embrasse.   

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