Hors Série Cinéma

19/02/2013 17:47

 

Et oui, il y a quelques jours je vous avais promis de vous raconter le film « My boss », vu au cinéma d'Ernakulam en compagnie du Swami, de Catherine et Sachi. Nous devions en voir un autre (paraît-il fort bien noté par les critiques), mais le swami s'est trompé d'heure, nous nous sommes donc rabattus sur cette comédie, indienne pur jus …

Je vais essayer de faire court et synthétique … Les résumés, ce n'est pas mon fort, mais je vais m'appliquer …

Langues : anglais et mallayalam, sans sous-titrage, mais la simplicité de l'intrigue et l'expressivité des mimiques permettent une compréhension aisée ...

Le lieu : Bombay, une grande entreprise avec beaucoup d'employés de bureau.

Les personnages principaux, je n'ai pas pu capter les prénoms : la Chef de Service, une belle indienne célibataire (important pour la suite), 30 ans née en Australie où elle a fait ses études, habillée à l'occidentale : tailleur strict et moulant, talons aiguilles, autoritaire, exigeante, voire caractérielle ...

Le nouveau venu, assistant de la chef joufflu, timide, maladroit et … célibataire (important pour la suite), toujours rembarré et menacé d'être renvoyé parce qu'il n'est pas assez rapide (là, je n'ai pas saisi toutes les nuances de reproches qui pouvaient lui être faits …). Ses collègues se moquent de lui, sauf un qui essaie de l'aider, il déprime, fait des cauchemars, passe la moitié de ses nuits au bureau, mais cette satanée bonne femme, élevée à l'occidentale, ne parlant qu'anglais, est sans pitié et, après une terrrrrible dispute, le renvoie …

Désespoir, musique larmoyante : « mais qu'est-ce que je vais dire à mes parents, là-bas au fin fond du Kerala, moi, leur fils aîné, leur fierté, après tout ce qu'ils ont fait pour moi, je ne peux pas les décevoir ainsi ... » (ça, c'est ma traduction personnelle …).

Je crois que c'est mal parti pour quelque chose de synthétique, je vous avais prévenus, vous avez le droit de laisser tomber, je continue pour les plus indulgents ou les plus « fleur bleue » ...

Après la terrrrrible dispute donc, la Chef est appelée au bureau du Big Boss (non, rien à voir avec le renvoi de l'assistant, il n'est pas encore au courant) : elle est félicitée pour son excellent travail, s'attend à une promotion, mais là, elle est vraiment à côté de la plaque … Très mauvaise nouvelle : elle ne peut pas obtenir de visa permanent pour l'Inde, elle doit donc quitter l'entreprise. Vous imaginez le coup de massue ! Je ne me suis pas gênée pour penser que c'était bien fait pour elle, trop méchante avec ce gentil garçon ! Mais vous pensez bien qu'une femme comme ça a plus d'un tour dans son sac ...

Et là, je vous le donne en mille, prenant son air le plus mièvre, elle annonce au grand patron que l'obtention de son visa devrait être facilitée par son mariage imminent avec son assistant !!!... Oh, la vilaine menteuse ! Elle l'appelle donc alors qu'il est entrain de faire son rangement avant départ, lui explique la situation en 2 mots dans le couloir (en lui promettant une promotion s'il accepte). Tout se passe très bien, mais, mais, mais, le petit assistant, pas aussi niais qu'elle pourrait le croire, va prendre les choses en main … à sa manière à lui, homme indien !

Tout d'abord : il faut aller dans le Kerala (très beaux paysages que j'ai reconnus au milieu des backwaters) faire la présentation aux parents : famille riche, très traditionnelle, énorme maison avec domestiques, 4X4 BMW. Père autoritaire mais juste, mère soumise, douce et réservée, grand-mère gardienne des traditions … Pas un cliché ne manque. Le voyage jusqu'au Kerala est un « must » : la pauvre fille est confronté à tous les désagréments de la campagne, son assistant ne lui épargne rien (il en rajoute même ; on le comprend, elle lui en a bien fait baver …). L'intégration à la famille est plus que laborieux : la mère défaille le jour où elle s'aperçoit que sa « future belle-fille » ne sait pas mettre un sari, ne sait pas cuisiner, même pas préparer un bon tchai !!!... La grand-mère en est toute retournée aussi … Et le jour où elle se baigne en maillot de bain dans l'un des bassins de la propriété, là, c'est conseil de famille …

De fil en aiguille et d'aventure en aventure, les choses s'arrangent, des liens affectueux (voire plus entre les 2 héros ???) se créent, c'est le summum le jour où l'héroïne, impeccablement vêtue d'un sari, les yeux modestement baissés, apporte une tasse de thé (réussi à merveille) à son futur beau-père … Youpi, les préparatifs du mariage peuvent commencer … Bijoux et saris somptueux sont sortis de leurs coffres, regards attendris, musique attendrissante (les femmes se souviennent du « plus beau jour de leur vie »-sans commentaire- les guillemets suffisent !!!...).

Mais là, ce n'est plus possible, elle craque, elle s'est trouvé une famille tellement adorable, admirable, parfaite, elle qui n'a pas été aimée, soutenue (sa mère ne s'est pas occupée d'elle, n'a pensé qu'à travailler et gagner de l'argent, ne lui a même pas appris à faire des chapatis, non mais quelle mère indigne !!!...), elle révèle donc le pot aux roses à la famille rassemblée : accablement, consternation, humiliation, pleurs et violons … Elle fait sa valise (tant pis pour le visa) et s'en va sans prévenir l'ex-futur époux ! Il me manque quelques liens donc je ne sais pas comment il est prévenu et arrive à l'aéroport avant elle. Ils partent ensemble à Bombay où elle va faire ses adieux à l'entreprise. Tout le personnel est rassemblé, elle annonce son départ en disant qu'elle avait désormais compris quelle était sa voie et qu'elle avait décidé de se consacrer à sa famille plutôt que de travailler (ça, c'est un message de promotion sociale pour les femmes !!!...). Le petit assistant devenu grand et surtout un homme, un vrai, fait sa demande en mariage (vous ne vous en doutiez pas un peu ???) genou à terre, devant tout le personnel médusé … Mais, stupeur, le oui tant attendu de sa dulcinée ne vient pas … Il se relève donc, « les yeux battus, la mine triste et les joues blêmes » (« Bambino, bambino » Dalida), tourne les talons et s'en va vers son triste destin … Mais non coco, tu n'as rien compris, elle est tellement heureuse de ta demande qu'elle en est paralysée … Après quelques secondes de doute, elle se précipite, le rattrape et le gratifie d'un baiser à n'en plus finir (on ne voit rien, seulement l'arrière des têtes; la pudeur à l'indienne!). Seul commentaire lorsqu'il retrouve son souffle : « This is australian style !!!... ».

Dernière image : ils s'en vont, bras-dessus, bras-dessous et le titre « My boss » (la femme initialement) est balayé d'un coup de pied et remplacé par « My husband ». Message subliminal ?

J'espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyés, quant à moi, j'ai trouvé ça un peu long surtout pendant les dialogues apparemment comiques dont je ne comprenais pas un traître mot, et surtout parce que tout est tellement prévisible … Il arrive bien d'ailleurs que certaines de nos comédies (françaises ou américaines) soient aussi ennuyeuses, mais on peut les éviter …

Je joins la photo d'une des affiches, je n'ai pas eu l'opportunité de photographier celle où l'on voyait le couple ...