Apocalypse now ...
J'exagère un peu, mais le titre et la référence cinématographique étaient trop tentants !
La nuit dernière a été démentielle : très précisément à partir de 4h01. Réveillée en sursaut par un bruit de fond inhabituel ! C'était le vent qui soufflait en rafales énormes ... Mes vêtements, suspendus aux poutres, les paréos accrochés aux murs volaient dans tous les sens, mon lit vibrait, je pouvais sentir le bungalow frémir sur ses fondations (imaginez l'un des 3 petits cochons dans sa maison de paille lorsque le loup souffle dessus !!!...). Je me lève précipitamment, je regarde dehors entre les tiges de bambous de mon mur : les cocotiers sont agités de tous côtés, les backwaters d'habitude tout lisses sont couverts de vagues rapides et incessantes, les palmes des 2 cocotiers proches de mon bungalow frappent sur mon toit de tôle, tôle qui fait un vacarme d'enfer ... J'enfile une robe, prend mon sac à main avec passeport, billet d'avion, argent et carte bancaire, dans la précipitation je me cogne la tête sur un pilier (j'ai une jolie bosse bleuâtre aujourd'hui), j'ouvre ma porte, le vent s'engouffre, je referme aussitôt ... effrayée par l'agitation de la nature autour de moi. Je suis seule à l'autre bout de l'ashram, je ne sais pas ce qui m'attend à l'autre bout, peut-être la mer est-elle démontée et passe-t-elle au-dessus de la digue !!! Je crains que la petite passerelle ne s'effondre à mon passage, il n'y a plus d'électricité et surtout je crains de recevoir un mauvais coup pendant ma traversée de la palmeraie : ce ne serait pas très glorieux de me prendre une noix de coco sur la cafetière ou de me faire décapiter par une plaque de tôle ondulée ... Je me raisonne donc, je sollicite humblement la protection de tous les dieux éveillés en cette nuit de tempête et je renonce à tenter une sortie ... Je me réfugie donc sous ma moustiquaire, mon sac à main en bandoulière (mon passeport permettra une identification plus rapide ...), une lampe torche à la main, j'ai l'impression d'être sur un bateau, je pense aux marins solitaires qui essuient des tempêtes abominables, j'évite de penser au tsunami et je me dis que le vent a bien assez de place pour passer à travers les bambous et qu'il n'aura sûrement pas besoin d'arracher mes murs ... Je ne sais pas combien de temps cela a duré, la fatigue a pris le pas sur la peur et je me suis rendormie. Au réveil, tout était calme, tout était comme avant, excepté l'eau dont le niveau a bien monté. J'ai pu ranger mon sac à main et aller partager avec les autres nos récits de la nuit !!!...
Qui sait, comme le dit Françoise, c'est peut-être aussi un coup du Chapati Swami ...
J'envoie le texte, et, comme internet continue à ramer, je fais les envois de photos séparément.
Bises à tous.